LE NOUVEAU VISAGE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE

Où sont les femmes ? Elles sont 155 dans la nouvelle Assemblée nationale française, contre 107 dans la précédente. Cette féminisation inégalée dans l’Histoire, on la doit davantage à la gauche qu’à la droite, qui n’a pas réussi à respecter l’obligation légale de 50 % de femmes candidates. Sur 194 députés UMP, seules 27 sont des femmes. Mention spéciale pour les Verts, qui envoient dans l’Hémicycle 9 femmes sur 17 élus.

Le plus jeune député est aussi une femme : Marion Maréchal-Le Pen.

La France a toutefois encore du chemin à parcourir pour se hisser dans le peloton de tête de la parité, qu’elle n’a jamais atteinte.

Une Assemblée diverse Jamais le Palais-Bourbon n’a accueilli autant de députés issus de la diversitéà même si 10 doigts suffisent à les dénombrer. Voire 8, si les ministres George Pau-Langevin et Kader Arif demeurent au gouvernement.

Ils seront tous assis du côté gauche de l’Assemblée, à l’exception de Damien Abad. Elu à 32 ans député Nouveau Centre de l’Ain – avec le soutien de l’UMP -, il souffre d’un handicap qui rend sa démarche difficile. De ce fait, il se classe lui-même dans la catégorie  » diversité « . Pour le Conseil représentatif des associations noires (Cran), le compte n’y est toujours pas : 1,8 % de députés pour une population noire, arabe et asiatique  » qui représente 10 % de la population française « .

Place aux jeunes Ils vont devoir trouver leur chemin dans le labyrinthe de l’Assemblée nationale. Au total, 234 députés y font pour la première fois leur entrée. Soit 40 % de l’ensemble : un taux de renouvellement très honorable, au regard des législatives précédentes. En 2002, il n’y eut que 175 nouvelles têtes et, en 2007, seulement 132.

Les Verts heureuxà En signant un accord électoral avec les socialistes, Cécile Duflot et son lieutenant, Jean-Vincent Placé, ont été accusés dans leur propre parti d’avoir vendu leur âme au diable. Au final, l’opération s’avère payante, puisque Europe-Ecologie-les Verts constituera un groupe. Une première dans l’histoire parlementaire.

Le Front de gauche moinsà A défaut d’un bon score à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon espérait se rattraper aux législatives, avec un groupe  » puissant  » à l’Assemblée nationale. Résultat des courses : il a perdu sur les deux tableaux. Le Front de gauche a pratiquement divisé par deux le nombre de ses députés : 10 élus, contre 19 sortants (16 PCF et apparentés, 3 Parti de gauche). Pas de quoi composer un groupe, sauf si les socialistes abaissent le seuil minimal. Encore faut-il qu’ils y trouvent un intérêt. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, s’est dit ouvert à cette possibilité. Le méli-mélo centriste La situation est de plus en plus illisible au centre de l’échiquier. François Bayrou éliminé, seuls deux candidats MoDem sauvent leur peau, tout comme 14 Nouveau Centre sur 23 sortants. Mais le Nouveau Centre, allié à l’UMP, risque d’exploser en vol en raison de la lutte fratricide entre Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde. Sans compter l’ambition, récurrente mais jamais aboutie, de Jean-Louis Borloo de coaliser le centre droit autour du Parti radical qu’il préside. UMP : vivier quasi intact La défaite de l’UMP est sans appel. Mais, à quelques mois de la bataille pour son leadership, les trentenaires et quadragénaires qui veulent compter ont tous été réélus : François Baroin, Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet, Luc Chatel, Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez, Benoist Apparu, Valérie Pécresse. Nul doute que, dans la perspective de 2017, ils ne vont pas se contenter de jouer les arbitres entre Jean-François Copé, François Fillon et Alain Juppé.

BENJAMIN SPORTOUCH

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