Le jardin rêvé d’un peintre

Le Bassin aux nymphéas, harmonie verte.

Le cycle des nymphéas de Claude Monet est avant tout l’histoire d’un coup de foudre… celui du grand peintre impressionniste pour une belle propriété normande qu’il modela au gré de ses envies, Giverny.

Claude Monet (1840-1926) s’installe à Giverny en 1883. Il y passera la seconde moitié de sa vie à peindre mais aussi à transformer le verger normand en un fabuleux jardin. Avec patience et passion, l’artiste organise des parterres d’une profusion florale inouïe et aménage un plan d’eau qu’il agrémente d’un petit pont japonais. L’ensemble est magnifique ! Ce contact intime que le peintre entretient avec la nature va inévitablement se répercuter sur sa production picturale : le jardin enchanteur et sa végétation foisonnante se changent en une formidable source d’inspiration pour Monet, jusqu’alors considéré comme un peintre de la vie moderne.

C’est en 1899 que Monet entreprend des toiles – d’après nature – de son étang de Giverny. Le début d’une longue série : l’artiste produira quelque 300 tableaux (dont plus de 40 panneaux de grand format) de son  » jardin d’eau  » et du bassin aux nymphéas (terme riche en suggestions poétiques pour désigner les nénuphars blancs). Le maître, conscient des possibilités picturales qui s’offrent à lui, explore toutes les nuances de son paysage aquatique : le passage du temps sur les floraisons ou encore les vibrations subtiles de la lumière sur l’eau et les plantations.

Le Bassin aux nymphéas, harmonie verte fait partie de ces tableaux qui induisent presque automatiquement chez le spectateur un incomparable sentiment d’apaisement. De dimensions respectables, la toile est divisée en deux dans le sens de la hauteur par le pont. Sous l’arche, le bassin donne l’impression de s’étendre jusqu’à l’infini. La facture faite de petites taches de couleurs juxtaposées les unes aux autres s’éloigne de toute description formelle pour ne conserver que  » l’essentiel  » aux yeux des impressionnistes : la fugacité de l’instant et les effets changeants de la lumière. Si l’on s’approche de la toile, on a le sentiment d’observer une £uvre relevant plus de l’abstraction, tant les traces de peinture l’emportent sur l’identification précise d’un élément. Cette symphonie de touches et de traînées colorées, s’opposant à toute profondeur spatiale, participe également à la sensation de fragilité et au caractère impalpable de la composition.

Une trentaine d’£uvres de Claude Monet sur le thème des nymphéas sont pour la première fois rassemblées au musée des Impressionnismes de Giverny. Une occasion unique de découvrir, au cours d’une même visite et dans un cadre plus que féerique, la réalité du motif et son aboutissement pictural.

Exposition Le Jardin de Monet à Giverny : l’invention d’un paysage, musée des Impressionnismes, 99, rue Claude Monet, 27620 Giverny (France). Jusqu’au 15 août 2009. www.museedesimpressionnismesgiverny.com

gwenaëlle gribaumont

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