Le goût des autres
Avec Le Souffleur de nuages, Nadine Monfils enchante et creuse un sillon d’émotions entamé avec Le Rêve d’un fou, très éloigné de ses polars féroces et survoltés.
Franck est chauffeur de taxi, seul et homo. Hélène est vieille, seule et un peu agaçante. Mais entre ces deux-là, et entre Paris et Enghien en passant par Senlis, deux solitudes vont renaître à la vie presque sans s’en rendre compte, le temps de discussions d’une rare honnêteté – du genre qu’on ne peut tenir qu’avec un étranger – et d’un road movie drôle à la destination fantasmatique: Hélène veut retrouver le grand amour de sa vie…
Il n’y a pas d’âge pour poursuivre ses rêves, semble nous susurrer Nadine Monfils dans ce Souffleur de nuages, tout en nous le prouvant par l’exemple: après quarante ans de carrière, des dizaines de romans et deux décennies consacrées à son commissaire Léon (le seul qui tricote) ou à sa Mémé Cornemuse qui zigouille à tour de bras, l’écrivaine, poétesse et réalisatrice belge se renouvelle encore et semble désormais explorer, depuis Le Rêve d’un fou, consacré au Facteur Cheval, le côté lumineux de la Force. Son écriture reste limpide, ses personnages décalés et sa belgitude bien ancrée (entre des références à Brel et d’autres à Stromae). Pour le reste, Nadine n’est plus qu’amour!
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