Le front côtier résiste encore à la tempête

D’après les professionnels interrogés, le marché côtier ne pique pas du nez, malgré le contexte économique. La chute progressive des transactions ferait presque oublier que les prix ne se maintiennent pas trop mal. Même si les acheteurs sont plus rationnels.

Il y a deux ans, quand un propriétaire mettait un bien sur le marché, l’agent disait souvent : cela vaut 360 000 euros. Le vendeur en voulait 380 000. Et, deux mois plus tard, le bien partait à ce prix-là.  » A la tête de la Confédération des immobiliers de Belgique (CIB) pour la côte, Jan Jassogne est bien obligé d’admettre qu’aujourd’hui, comme partout ailleurs, cette euphorie n’est plus qu’un reflet dans le rétroviseur. Finis les achats impulsifs, sans points de comparaison.

Pour autant, assure le spécialiste,  » si le nombre des transactions a certainement diminué de près de 25 %, les prix de vente, eux, ne bougent pas tellement « . Les acheteurs prennent davantage leur temps pour comparer les biens disponibles. Des biens qui, à la côte belge, se répartissent souvent entre appartements neufs et anciens. A ce niveau-là, explique Jan Jassogne, les promoteurs immobiliers sembleraient s’être arrêtés de bâtir avant que la tempête ne les rattrape :  » Beaucoup de promoteurs qui voulaient se lancer, parce qu’ils disposaient de terrains ou de permis, se disent qu’ils érigeraient bien un building plutôt que trois. Et restent attentistes pour les suivants. Ce qui évite la suroffre. « 

Que se passe-t-il sur le marché des résidences secondaires et des milliers d’appartements loués en périodes de vacances ?  » L’offre locative reste toujours importante dans la plupart des stations balnéaires. Et comme, sur les sept dernières années, la valeur de revente des appartements est souvent passée du simple au double, cela incite certains propriétaires à vendre pour tirer leur plus-value. Mais pas à n’importe quel prix. Il y a peu de ventes forcées. Les acheteurs arrivent avec, en tête, l’idée qu’ils vont réaliser une super-affaire. Mais à 20 % de moins que la valeur qu’ils escomptent, les propriétaires ne sont pas vendeurs.  » En clair, aujourd’hui, le marché se ferait tout naturellement au prix du… marché, et en y mettant le temps.

150 000 euros, mais pas sur la digue

Confirmation et complément d’analyse à l’étude de Bart Van Opstal, notaire à Ostende et récemment devenu président de la Fédération royale du notariat belge :  » Dans les nouveaux projets aussi, les prix restent stables. Et sur le marché des biens d’occasion, si les particuliers doivent se libérer de leur bien dans les plus brefs délais, il arrive que les prix baissent de 10 %.  » Sans plus.

Autre élément à tenir à l’£il, selon Bart Van Opstal, quand on s’intéresse au marché de la côte : énormément de transactions s’y font sur la base de prêts ne dépassant pas 20 ou 30 % de la valeur totale. S’y faisait : dans pas mal de cas, ces moyens propres ont subi de grosses coupes en Bourse et risquent de se faire plus discrets. Et ce, même si la brique, quand la Bourse effraie, que l’épargne ne rend pas grand-chose, est considérée comme la valeur refuge.

 » Le niveau de prix, à la côte, est toujours aussi influencé par la situation du bien : il est encore facile de trouver un appartement de deux chambres à 150 000 euros. Mais, à ce prix-là, n’espérez pas être près de la digue. Ni à Knokke… « , rappelle le notaire.

G.V.

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