Le féminisme anticapitaliste est-il » la » solution ?
La question avait légitimement été soulevée après l’irruption salutaire du mouvement #MeToo : cette révolte ne se limite-t-elle pas aux victimes des milieux artistiques et n’oublie-t-elle pas de nombreuses femmes plus défavorisées ? Les trois professeures Cinzia Arruzza (philosophie), Tithi Bhattacharya (histoire) et Nancy Fraser (politique) répondent à ce manque en publiant le manifeste Féminisme pour les 99 % (La Découverte, 128 p.). Les trois organisatrices de la grève internationale des femmes en 2017, qui connaît sa première traduction en Belgique ce vendredi 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, sont partisanes d’un féminisme anticapitaliste en rupture avec le féminisme libéral qui » favorise celles qui possèdent déjà des avantages économiques, culturels et sociaux considérables « . » Nous n’avons aucun intérêt à briser le plafond de verre si l’immense majorité des femmes continuent d’en nettoyer les éclats « , insistent-elles. Elles voient la société capitaliste comme la source intrinsèque des oppressions de genre et prônent donc » une forme d’organisation sociale entièrement nouvelle « . Démarche radicale, et, éventuellement, défendable. Par contre, leur critique de la pratique du microcrédit aux femmes parce qu’il serait un facteur aggravant de dépendance et, surtout, leur opposition à » une réponse carcérale à la violence de genre » sont proprement incompréhensibles.
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