Le coeur de ville va enfin battre à Waterloo

Xavier Attout

C’est le dossier phare de la législature : l’aménagement d’un coeur de ville sur le site de l’ancien Delhaize, situé à l’arrière de la Galerie Wellington. On y retrouvera 25 boutiques, 45 appartements et une grande place publique conviviale. Enfin.

Un chancre à découvert, laissé au regard de tous. Une situation qui fait plutôt mauvais genre dans le centre BCBG de Waterloo. Cette réalité ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Le groupe Wereldhave, propriétaire du shopping de Nivelles et spécialisé dans l’aménagement de centres commerciaux, a mis la main en novembre 2010 sur le site dit de l’ancien Delhaize, situé à l’arrière de la Galerie Wellington, en plein centre de la commune. Le terrain s’étend sur près de deux hectares et comprend aujourd’hui des parkings et quelques enseignes commerciales (3 000 m²). Un site qui vaut son pesant d’or.

Il changera de visage d’ici à la fin de la législature. L’idée est de raser toutes les surfaces commerciales existantes et d’y aménager un véritable coeur de ville. Il comprendrait commerces, logements, place publique et parking souterrain. L’investissement est estimé à 60 millions d’euros. Un dossier loin d’être neuf mais qui est enfin sur de bons rails. Serge Kubla en a fait son dernier cheval de bataille. Ce sera la pièce manquante du puzzle commercial.  » Il est temps que Waterloo possède un véritable coeur de ville, avec une place publique où les habitants peuvent se retrouver dans un cadre agréable, explique l’homme fort de la Cité du lion. C’est le projet d’un promoteur, mais une chose est certaine : nous prendrons le temps de consulter la population sur le sujet.  »

Le bureau d’études DDV de Nivelles, en association avec le bureau d’architectes BEAI, planche depuis quelques années sur le dossier. Plusieurs esquisses ont déjà été remises au collège. La dernière version semble enfin concluante.  » L’objectif est connu : créer un coeur de ville qui soit un vrai point de rencontre, explique Luc Plasman, administrateur délégué de Wereldhave. Ce projet se fait et se fera en concertation avec tous.  »

Nous avons pu découvrir les plans de l’avant-projet qui sera dévoilé dans les prochaines semaines. Si on parlait de 13 000 m² de surfaces commerciales il y a quelques années, Serge Kubla a fixé sa limite à 10 000 m². Il y aura donc finalement 9 857 m² de surfaces commerciales (soit 25 nouvelles boutiques) et 5 548 m² de logements (soit 45 appartements : 29 de deux chambres, 8 de trois chambres, 5 studios et 3 maisons). Les appartements seront aménagés aux étages des commerces (rez + 2 et rez +3).  » Un élément important pour que cet espace soit vivant « , explique le bourgmestre.

La mobilité en question

Si on se projette sur l’ensemble du site, on voit qu’il sera composé en son centre d’une grande place publique et d’une plus petite, le tout entouré de commerces. Bancs, fontaines et espaces verts doivent rendre la place conviviale. Quelques terrasses de cafés ou restaurants permettront d’animer les lieux.

La circulation automobile y sera interdite. Deux entrées sont prévues : par l’avenue Reine Astrid et par la rue Michel Verbeeck. Après quelques mètres, les véhicules s’engouffreront dans le parking souterrain de 597 places. Il sera gratuit les quatre premières heures, un laps de temps qui permet de faire ses courses et d’éviter les voitures ventouses. Une consultation sera organisée avec les commerçants sur ce point. Enfin, l’accès piéton par le passage Wellington sera aéré et verdurisé. L’idée d’une grande zone couverte avec verrière transparente a été écartée.

 » Nous sommes bien évidemment favorables à ce projet d’embellissement, lance Daniel Verstraeten, président de l’association des commerçants de Waterloo. Cela permettra d’avoir de la vie dans le centre de la commune. Le projet a heureusement été revu à la baisse car il était un peu monstrueux au départ. Pour le reste, notre seule revendication est que le parking soit gratuit. Les commerçants payent chaque année une taxe sur les surfaces commerciales qui rapporte près d’un million d’euros à la commune. Cela permet de maintenir la gratuité du stationnement et l’embellissement du centre. Notre principale inquiétude porte sur la question du stationnement pendant la durée des travaux.  »

Quid du timing ? Quelques détails urbanistiques sont à régler avant de lancer la procédure officielle. Le promoteur espère obtenir son permis d’ici à la fin de l’année. Trois ans de travaux seront ensuite nécessaires. Le chantier sera phasé de manière à maintenir le stationnement. Notons toutefois que quelques réactions négatives devraient apparaitre lors de l’enquête publique. Lors de la campagne électorale, l’opposition avait déjà formulé ses craintes quant aux problèmes de mobilité qui pourraient jaillir de ce projet. Aucune étude n’a encore été effectuée sur ce point. Pas de quoi rassurer les riverains.

XAVIER ATTOUT

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