Le besoin de beauté

L’article  » Comment vivre avec les ados  » (Le Vif/L’Express du 11 septembre) m’a fortement impressionnée et j’y réagis fermement. J’ai 71 ans, je suis maman de 4 enfants (dont l’une est décédée sur la route à l’âge de 20 ans), grand-maman de 6 petits-enfants, de 13 à 3 ans. Vous laissez entendre que tous les jeunes sont tels que vous les décrivez. Bien sûr, depuis trente ans, la vie a été très bouleversée et l’adolescent vit une période de sa vie extrêmement compliquée et pénible, encore plus difficile à vivre que par le passé. Dans votre article, où sont les parents, les grands-parents (eux aussi, puisque les petits leur sont souvent confiés) qui, depuis le début de leur existence, les regardent grandir avec tendresse, mais savent leur dire  » non  » quand ils estiment que ce n’est pas bon pour eux ou, plus simplement, pour former leur personnalité ; qui ne les gavent pas de  » tout ce dont ils ont envie et  » tout de suite « , dès leur plus jeune âge ; qui leur apprennent que la vie n’est pas toujours facile et qu’ils souffriront un jour ou l’autre, mais qu’ils ont le droit de goûter ce qui est beau et bon ; qui ont la patience de les écouter, de les observer, de prendre sur leur temps de sommeil ou de loisirs pour les encourager dès le plus jeune âge ; qui font un juste dosage entre jeux vidéo, Internet, les sports, les jeux en famille, les mouvements de jeunesse, la musique…

Il y en a encore beaucoup qui, contre vents et marées, avec courage, persévérance et responsabilité, essaient d’éduquer leurs enfants au respect d’eux-mêmes, des autres, de la nature, leur apprennent le plaisir de faire plaisir (réciproque !), le refus de ce qui fait du tort, même si c’est tentant, à se contenter de ce qu’on a et de l’apprécier, surtout si on l’a mérité ; on a tant de chance par rapport à tous ceux qui vivent dans la guerre, la famine, l’exploitation… Goûter au plaisir, oui, tout le monde y a droit et le revendique, mais pas de façon anarchique. Le plaisir conquis, attendu, réfléchi et maîtrisé intelligemment est tellement plus intense… Un peu comme on savoure un fruit de saison bien mûr, parfumé et juteux à souhait !

Pointons du doigt et condamnons tous ces mauvais marchands, véritables assassins, qui, par profit, vendent aux jeunes drogues, modes barbares, idées plus dangereuses les unes que les autres, sans compter les mauvaises friandises ou soi-disant repas ou aliments qui les rendent malades ! Et où sont tous les autres jeunes si nombreux qui luttent, qui défendent leur idéal, qui rendent service ? Ils ne sont pas en marge, au contraire, il y en a bien plus que ceux que vous montrez dans votre article, mais, c’est bien connu, le sensationnel, le choquant, est plus rentable pour la presse que de relater de belles actions….

Quand allez-vous nous remonter le moral en nous montrant, chaque semaine, quelque chose de beau, au lieu de faire peur à tout le monde en ne montrant que ce qui va mal… C’est tellement décourageant que beaucoup se laissent gagner par  » à quoi bon ? « . Je pense aussi que notre époque manque cruellement de spiritualité… Et les enfants, les ados, les adultes, les vieillards ont besoin de beauté. Parents, relevez la tête ! Votre rôle est passionnant et vous formez les parents de demain… Le jeu en vaut la chandelle !

Bernadette Grandjean, par courriel

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