Le Belge, son portefeuille et les économies d’énergie

Qu’il soit propriétaire accompli ou potentiel, le Belge suit avec attention les mesures concrètes à appliquer pour réduire ses dépenses d’énergie. Et témoigne de prudence en matière de financement, d’investissement ou d’analyse du marché immobilier. Il manque toutefois d’information sur les mesures fiscales en cours.

Quand on demande au Belge quelles mesures permettent selon lui d’économiser un maximum d’énergie, le bon sens est de rigueur : à 90 %, il place en premier lieu l’isolation du toit et des vitrages, juste devant celle des murs (85 %). Vient ensuite un système de chauffage efficace (65 %), un sol bien isolé (57 %), largement devant les panneaux solaires (38 %) ou photovoltaïques (28 %), pourtant très en vue ces derniers mois. Un bon sens qui a de quoi rassurer à la veille de l’ouverture de Batibouw (voir tableau 5)

A la question plus sensible de savoir quel surcoût le même Belge est disposé à accepter pour s’offrir une énergie plus verte (issue de sources d’énergie renouvelables et non plus fossiles), une fois encore il fait montre de prudence : un répondant sur quatre accepte de débourser jusqu’à 2 % de plus, un sur cinq va jusqu’à accepter 5 %. Mais un sur deux refuse tout bonnement de payer plus cher même s’il adhère majoritairement à des idées qui font leur chemin en matière d’économie d’énergie.

Le (bon) moment pour acheter ?

Posée au c£ur de la crise, la réponse donnée à cette question a de quoi rassurer ou intriguer tous les exposants qui se sont offert un stand au prix fort dans les allées de Batibouw. Quand on leur demande si c’est le moment d’acheter ou de faire construire, une majorité de répondants (55 %) justifient un  » oui  » franc par deux explications, quasi intemporelles désormais et non démenties malgré la crise qui s’installe : un bien immobilier est un bon placement (45 %) et une solide garantie pour l’avenir (44 %). De façon plus conjoncturelle, 30 % des personnes interrogées précisent qu’on peut faire pour le moment de bonnes affaires sur le marché immobilier et 13 % précisent que les entrepreneurs sont enfin plus disponiblesà

Par contre, les rétifs à l’achat motivent leur retenue avec une même lucidité en pointant la baisse prévisible des prix de l’immobilier (35 %), la difficulté actuelle de l’octroi de prêts bancaires (27 %) et la baisse probable des taux d’emprunt dans les mois prochains (21 %).

Sur la question de savoir comment ils financeraient leur dépense s’ils décidaient d’acheter ou de construire, la quasi-totalité des Belges répondent avoir recours à l’emprunt bancaire. Si une majorité (55 %) affirme qu’il est plus difficile aujourd’hui d’obtenir de l’argent auprès des banques, quelque 35 % disent ne pas avoir observé ou ne pas s’attendre à davantage de difficultés malgré la crise. Un répondant sur deux affirme même n’avoir jamais essuyé de refus de son banquier en la matière. Quant à savoir comment l’intéressé réagit en cas de refus, une personne concernée sur trois dit reporter son projet de construction ou d’achat et 30 % des concernés disent ajuster leur projet à la baisse.

Des préoccupations à prendre en compte sans tarder

Plus préoccupant : les craintes compréhensibles en matière de perte d’emploi poussent déjà un Belge sur six à repousser ses projets immobiliers pour l’instant. Par ailleurs, interrogés de façon très précise sur l’effet qu’ aurait une diminution du taux de la TVA sur la construction neuve, deux Belges sur trois sont sûrs que pareille mesure est un stimulant. 43 % affirment que cette mesure spécifique permettrait aux candidats bâtisseurs d’investir davantage dans l’isolation de leur future maison. D’ailleurs, lorsqu’on leur demande de réagir à l’annonce récemment confirmée de primes et de réductions d’impôt pour ceux qui construisent et rénovent leur toit, les personnes interrogées y sont largement favorables (61 %)à même si une personne sur deux avoue ne pas être bien informée en la matière. Concernant les réductions d’impôt possibles visant plus spécifiquement les économies d’énergie, la part de méconnaissance est plus importante encore et dépasse la barre des 50 %. En vrac, il s’agit là de chiffres et de préoccupations non négligeables, que les responsables publics devraient prendre en compte dès demain s’ils souhaitent relancer au plus vite la consommation et soutenir le secteur de la construction.

Enfin, plus globalement, hormis le sacro-saint carnet d’épargne, qui reste contre vents et marées LE bas de laine de référence du Belge de tout âge (68 % le plébiscitent malgré son faible rendement actuel), les personnes interrogées disent se tourner vers la brique en priorité pour le moment, dans le cas où elles disposeraient d’une somme importante à investir. L’achat d’un toit principal (54 %) ou d’une seconde résidence (64 %) est, crise financière et bancaire aidant, le must de rapport du moment, loin devant les obligations (27 %), les fonds de placement (24 %), les actions (18 %) ou les objets d’art (14 %).

De quoi rassurer les banques sur leurs liquidités futuresà et le secteur de la construction sur la participation d’un nombre important de badauds dès l’ouverture de la cinquantième édition de Batibouw.

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