La Xbox lance la bataille des consoles

Après les Etats-Unis et le Japon, la première console de jeux produite par Microsoft a débarqué en Europe. La technique séduit mais le prix effraie

« Great gaming experience and very funny. » Amateur de basket-ball et fervent pratiquant du jogging quotidien, c’est un Steve Ballmer passablement amaigri, mais survolté, qui participait, le 14 mars dernier, au lancement européen de la Xbox dans un grand hôtel de la capitale. Patron de Microsoft depuis le 13 janvier 2000, date à laquelle Bill Gates a décidé de passer chief software architect (tout en restant président du conseil d’administration de Microsoft), Steve Ballmer, en showmen accompli, a réveillé de sa voix de stentor la quarantaine de journalistes qui étaient venus l’écouter.

Pour l’interroger, il faudra repasser. En moins de huit minutes montre en main, le grand Steve a brossé un historique de la console en expliquant que la priorité numéro un de Microsoft serait dorénavant la qualité et la quantité de jeux disponibles sur le marché pour la nouvelle venue. Et ce fut tout ! Impossible de lui poser la moindre question. Pressé de s’envoler pour une nouvelle conférence à Copenhague (au Danemark), le boss ne daignera accorder qu’une interview à la sacro-sainte télévision. Pour les détails pratiques, veuillez voir avec l’équipe de Microsoft Belgique dont les réponses s’apparentent plus à un exercice pratique de la langue de bois qu’à de la véritable information. Ainsi, si l’on demande à Microsoft pourquoi la console coûte 140 euros plus cher en Europe qu’au Japon, on vous explique que, de la même manière que le prix d’une canette de boisson gazeuse varie en fonction du pays, « le prix de la console est lié à celui du marché « . Nous voilà rassurés.

Pas de révélation fracassante donc. Pas de diminution des prix non plus. Vendue 500 euros, la Xbox aura fort à faire pour concurrencer la PlayStation 2 de Sony (commercialisée à 300 euros ), qui, depuis novembre 2000, date de son lancement officiel, a réussi à développer un important catalogue de jeux dont la qualité s’améliore nettement. Une diminution rapide du prix de la nouvelle console et de ses jeux (une vingtaine disponible), vendus actuellement aux alentours des 70 euros, n’est cependant pas à exclure. Interrogé par la RTBF sur ce marché très concurrentiel, Ballmer déclarait qu' » au bout du compte, Microsoft battra la concurrence. Cela nous prendra du temps, il faudra peut-être réduire certains frais, réduire le prix d’achat. Cela se fera progressivement. Mais une chose est certaine, nous avons les meilleurs jeux « .

De très beaux jeux assurément. De là à dire qu’ils sont les meilleurs, il existe une marche qui a freiné le consommateur nippon. Disponible au pays du soleil levant depuis le 22 février dernier, la Xbox n’y a pas réalisé une percée spectaculaire. A l’inverse du 1,5 million d’Américains ayant craqué pour la console (depuis novembre 2001), la XBox doit encore faire ses preuves sur les terres de Sony et Nintendo où les Japonais, beaucoup plus exigeants, boudent quelque peu la nouvelle venue. L’apparition de rayures sur les CD, provoquées par le lecteur DVD de la console (suite, semble-t-il, à un mauvais placement ou glissement du disque dans le lecteur) ne facilitera d’ailleurs pas les choses à Microsoft.

Quoi qu’il en soit, nous sommes, comme madame Ballmer qui assure surveiller de très près l’utilisation que font ses enfants de la console, tombés sur le charme technique de la Xbox. Reste que l’on attendra une diminution drastique de son prix pour se payer l’engin. A moins que d’ici là, on adopte plutôt la nouvelle GameCube que Nintendo lancera le 3 mai prochain au prix de 249 euros.

Informations : www.xbox.com/be/fr Légende : Basée à Sarvar, en Hongrie, l’usine de Flextronics International produira 15 000 consoles par jour pour le marché européen.

V.G.

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