La viande, plus polluante que les transports

2 La bidoche constitue un poids écologique de plus en plus insupportable. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) le rappelle régulièrement (pour rien ?) : l’élevage intensif, destiné à produire de la viande, du lait et des £ufs, est l’une des principales causes des problèmes environnementaux les plus aigus.

Pour  » fabriquer  » un b£uf, un poulet, un mouton, il faut dépenser énormément d’énergie en nourriture, eau, transport, découpe de la viande, chaîne du froid… D’où d’importants rejets de gaz à effet de serre : selon le décompte de l’institution onusienne, l’élevage aurait représenté, en 2006, 18 % des émissions totales de ces gaz. Davantage que le transport ! Sans oublier le méthane émis par les ruminants lors de leur digestion (37 % des émissions totales de méthane en 2006), ni l’hémioxyde d’azote issu de la dégradation du lisier et du fumier (65 % en 2006), présent dans les pluies acides et impliqué dans la diminution de la couche d’ozone.

Fatalement, nourrir le cheptel mondial exige des quantités astronomiques d’aliments qui monopolisent 33 % de la surface terrestre. Si on y ajoute les pâturages, on atteint 78 % ! Le soja est cultivé, à 90 %, pour nourrir les bêtes. La surface des terres nécessaire pour alimenter le bétail augmente chaque année, au détriment des forêts. Cette déforestation entraîne l’érosion, la désertification et la dégradation des sols.

En outre, du fait de l’amélioration de leur niveau de vie, les Brésiliens, les Chinois, les Indiens et tous les habitants des pays émergents adoptent de nouvelles habitudes alimentaires. En moins d’une génération, la consommation annuelle de viande par Chinois est passée de 20 à 50 kilos. Or il faut 7 kilos de céréales pour produire 1 kilo de viande.

L’élevage industriel est aussi l’une des plus grandes sources de pollution de l’eau. En cause : fumiers et lisiers encore, ainsi que les engrais et pesticides utilisés pour la culture fourragère.

Il y a peut-être pire : l’élevage intensif sélectionne de façon toujours plus pointue les races, alors que d’autres disparaissent. Celles choisies pour produire davantage de viande se révèlent aussi les moins résistantes aux maladies. Voilà d’ailleurs des années que la FAO s’inquiète de la présence d’élevages géants à proximité des grandes villes. Les virus et les microbes pathogènes qu’hébergent les bêtes d’élevage sont légion. Et, en cas d’épidémie transmissible à l’homme, ils feraient des millions de victimes.

Devons-nous dès lors devenir tous végétariens ? Pas nécessairement. Mais, c’est sûr, réduire sa consommation de viande et choisir celle produite localement feront du bien à la planète…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire