LA VACHE QUI PLEURE

Jusqu’au milieu du xxe siècle, le paysage agricole offrait l’aspect d’une mosaïque de cultures, surtout céréalières, sur les sols naturellement bien drainés, de prairies semi-naturelles maigres et humides sur les sols argileux alternativement engorgés et secs, le tout dans un réseau bocager. Biodiversité garantie. Seconde moitié du xxe siècle et début du xxie : remembrement, suppression des haies, drainage artificiel des sols humides, conversion brutale des prairies permanentes en cultures fourragères, et leur corollaire désastreux, la perte inexorable de biodiversité. Aujourd’hui, le paysage agricole se compose de pâtures et prés de fauche rescapés, de cultures d’herbe à ensiler, cultures de maïs à ensiler, champs d’escourgeon fourrager, champs de blé en partie fourrager, soit six productions qui, toutes, convergent vers l’alimentation du boeuf et de la vache laitière. Pourquoi ce bouleversement et ce système irrationnel ? Valse des quotas, concurrence intraeuropéenne, réalité ou menace des importations extérieures massives, produire toujours plus sur des surfaces accrues pour ne pas gagner moins que hier…alors que se profile à l’horizon le désintérêt de la population autochtone pour le lait et la viande rouge, et que les bovins sont accusés d’émettre des gaz à effet de serre. Absurde, n’est-il pas ?

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