L'ampleur des moyens mis en æuvre par l'armée turque pour l'opération " rameau d'olivier " fait craindre un long conflit. © Caglar Ozturk/belgaimage

La Turquie accroît le chaos en Syrie

Sous le nom de  » rameau d’olivier « , l’armée turque a lancé, le samedi 20 janvier, une vaste offensive visant à déloger les Unités de protection du peuple (YPG), bras armé du Parti kurde de l’union démocratique (PYD), de la région d’Afrin, au nord-ouest de la Syrie. Pour le président Recep Tayyip Erdogan, ce mouvement n’est que la déclinaison syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), rébellion des Kurdes de Turquie qu’Ankara considère comme un groupe terroriste. En revanche, pour les Etats-Unis et les Européens, il est un allié dans la lutte contre l’Etat islamique et fut le fer de lance des Forces démocratiques syriennes qui reprirent la ville de Raqqa aux islamistes en 2017. Au point que Washington avait décidé de soutenir la création et la formation d’un corps de 30 000 hommes pour assurer la sécurité d’une zone kurde syrienne quasi autonome. C’est pour faire pièce à ce projet que le président turc ambitionne de créer un couloir de protection de 30 kilomètres de large en Syrie par-delà la frontière ; ce qui impliquerait une perte territoriale inconcevable pour les Kurdes principalement présents dans le nord-est de la Syrie. L’opération  » rameau d’olivier  » est en outre porteuse de lourdes conséquences sur la place de la Turquie dans l’Otan, dans les relations avec les Etats-Unis et avec la Russie, dont la réponse est restée mesurée, et par rapport au régime de Bachar al-Assad, qui entretient une relation ambiguë, entre opposition et collaboration, avec sa rébellion kurde.

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