La tolérance élevée en principe de religion

La Belgique sera présente en force dès ce mardi 18 mars dans le sultanat d’Oman. Les participants à la mission princière y découvriront aussi un islam méconnu : l’ibadisme.

Ce vendredi 14 mars, la princesse Astrid, les ministres Reynders, Fremault et Marcourt ainsi qu’une délégation de 302 personnes s’envolent pour l’Arabie saoudite. De là, 226 d’entre elles rejoindront, mardi soir, Mascate, la capitale du sultanat d’Oman. Si la question qui a d’emblée taraudé les esprits était de savoir comment les femmes – la princesse Astrid et la ministre Fremault en tête – devraient s’habiller sur place, un amalgame a peut-être été vite fait entre la situation de mise en Arabie saoudite et celle vécue à Oman. Dans ce sultanat, également bordé par des voisins tels que l’Iran, le Yémen et les Emirats arabes unis, on sait  » composer « , faire preuve de tolérance. Cette attitude plonge ses racines dans la religion pratiquée par la majeure partie des Omanais : l’ibadisme. Un courant de l’islam, bien moins connu que le sunnisme ou le chiisme, exigeant dans le domaine de la foi et de la morale, mais qui repose sur le respect de l’homme, et dont l’essentiel des adeptes à travers le monde sont établis à Oman.

Liberté religieuse et neutralité politique

La tolérance des Omanais est une réalité tangible, en ce compris à l’égard des autres religions coexistant dans le sultanat.  » Le catholicisme et le protestantisme, notamment, sont pratiqués librement, avec l’aval des autorités « , nous précise Chris Howitz, prêtre anglican installé à Mascate. Des initiatives structurantes ont également été développées pour jeter des ponts entre les religions, comme le centre Al Amana, lequel permet à des catholiques américains de venir passer de quelques semaines à quelques mois à Oman, en immersion.  » Les clichés des Occidentaux – et singulièrement des Américains – sur l’islam ont effectivement la vie dure « , confie Justin Meyers, directeur du centre Al Amana, au Vif/L’Express, en marge d’une visite de ses nouveaux  » stagiaires  » à la grande mosquée du sultan Qaboos.  » C’est aussi notre responsabilité de projeter à travers le monde les côtés positifs de notre islam « , embraie le sheikh Abdullah bin Mohammed Al Salimi, ministre omanais des Affaires religieuses (photo).

L’esprit de tolérance qui y règne et l’équidistance entretenue aussi avec ses voisins ont fait du sultanat un acteur très apprécié dans les sphères diplomatiques. Ainsi Oman a-t-il joué les  » go between  » entre Téhéran et Washington sur la question du nucléaire iranien.  » Il est aussi de notre intérêt de maintenir la paix dans cette région du monde (NDLR : l’Iran et Oman se partagent le contrôle du détroit d’Ormuz). Nous essayons d’y contribuer dans la mesure de nos moyens, en gardant effectivement à l’esprit que nous serions aussi en première ligne en cas de problèmes « , conclut le ministre.

Jean-Marc Damry

Oman a joué les  » go between  » entre Téhéran et Washington sur la question du nucléaire iranien

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