La tactique de Montalbano

Il en a vu de toutes les douleurs, le commissaire Montalbano. Il a beau vivre dans un village sicilien snobé par la mafia, le crime n’en vadrouille pas moins dans les coins, semant des endeuillés abasourdis. A Vigàta, peu de gangsters d’origine contrôlée. Seulement la banalité des turpitudes humaines. Qui ne manquent pas de ressources, visiblement. Un homme d’affaires a été retrouvé mort, empoisonné et abattu. Tué deux fois, en somme. Quel tracassin. Le défunt a un pedigree d’ordure long comme ça, les suspects s’empilent. Montalbano s’arrache les cheveux qu’il n’a plus, sous l’oeil fixe d’une paire de vipères insoupçonnables. Semblable à un Maigret du Sud, le héros d’Andrea Camilleri ne se fie qu’à ses intuitions et à sa connaissance des infamies ordinaires. L’acuité bourrue, mais les méthodes folkloriques, épaulées par l’habituelle bande de lurons lunaires qui entoure le commissaire. Les savoureux zigotos et la langue goûtue, typiques des polars de Camilleri, bariolent un brin la gravité du thème. L’amour est un chien de l’enfer, Bukowski avait raison.

Nid de vipères, par Andrea Camilleri, trad. de l’italien (Sicile) par Serge Quadruppani, Fleuve noir, 240 p.

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