Il faut repenser la santé publique en termes politiques. © JEAN-LUC FLÉMAL/BELGAIMAGE

La santé sans pilote

L’hôpital fait de la corde raide financière, les infirmières sont épuisées, les médecins stigmatisés à cause de leurs suppléments d’honoraires ; les pénuries de médicaments se multiplient, la santé mentale de nos jeunes se dégrade, le nombre de journées d’invalidité augmente, les personnes âgées ne savent où couler leurs vieux jours. Malgré ce bilan contrasté, les Belges expriment le plus haut indice de satisfaction de leur système de santé des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L’idée que tous les citoyens ont droit à la même qualité de soins, quelle que soit leur fortune, reste un facteur fort de cohésion sociale. Cependant, la dualisation rampante des soins de santé pourrait porter un coup fatal à ce rare motif de satisfaction des Belges. Sous le précédent gouvernement, la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Maggie De Block (Open VLD), a tenté de freiner les appétits du secteur pharmaceutique et de pousser à la rationalisation des hôpitaux. Cela n’a pas fait tomber la colère du personnel de santé, qui a obtenu in extremis un fonds  » blouses blanches  » doté de 67 millions d’euros en 2019 (402 millions sur une base annuelle). A l’avenir, il faudra sans doute refaire de la santé publique une question politique car sa gestion purement technique ne suffit plus.

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