La proximité, la bise, le toucher sont fondamentaux comme manières d'"être à l'autre", essentiels à la construction de la santé mentale et sociale de l'individu. © getty images

La santé mentale et sociale aussi

Il y a forcément des choses à reprocher à cette gestion de la crise. Il y a incontestablement et d’abord l’absence de prévoyance. […] Dans Le Cygne noir. La puissance de l’imprévisible (Les Belles Lettres, 2008), l’essayiste Nassim Nicholas Taleb confirme que l’événement n’était pas imprévisible. Seul le moment où il s’est produit l’était. Mais, au nom de l’ efficacité économique, on a tenté de justifier cette impréparation par autant de déclarations qui se sont avérées des erreurs, voire des mensonges, par la suite. Mais il y a aussi les erreurs sémantiques majeures, dont on ne parle guère et qui ont ignoré la définition de la santé donnée par l’OMS: « Etat de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » En limitant la santé à son aspect physique, les autorités ont usé de termes tels que « distanciation sociale » ou « commerces non essentiels ». La proximité, la bise, le toucher sont fondamentaux comme manières d’ « être à l’autre », essentiels à la construction – et au maintien – de la santé mentale et sociale de l’individu. Feindre de l’ignorer – ou l’ignorer – était une erreur substantielle. On l’a spécialement vécu lors de ces fêtes de fin d’année qui sonnaient comme des repas de funérailles, même pour les privilégiés, et malgré les bulles, le foie gras et la poularde. Maintenant que le vaccin est accessible, les voeux pour 2021 seraient que la santé mentale et sociale de l’individu puisse être prise en compte.

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