La SA Belgique se réunit et change
Par Boudewijn Van Peteghem Journaliste à l’hebdo économique Trends
La réunion, mercredi dernier, entre le gouvernement fédéral et les entités fédérées montre comment la SA Belgique rénovée peut et doit fonctionner. Les deux niveaux de pouvoir souhaitent £uvrer ensemble à l’amélioration de la situation économique épineuse née de la crise financière. Les ministres de l’Economie flamand, wallon et bruxellois, quant à eux, s’étaient déjà donné rendez-vous. Les Régions s’étaient entendues pour conjuguer leurs efforts afin de peser davantage sur les autorités européennes. Ce faisant, elles se sont engagées dans la bonne voie, celle d’une coopération à la carte. Car, il faut bien le reconnaître, les trois filiales de la société mère fédérale se font parfois de la concurrence. Yves Leterme les a assurées de son soutien. Aussi se sont-elles réunies à son cabinet, au 16, rue de la Loi. Mais Leterme manque d’argent pour les aider. Il s’emploie alors surtout à coordonner leurs efforts.
Le plus souvent, les politiques volent au secours d’une mauvaise conjoncture en programmant de grands travaux publics pour lesquels ils s’endettent, tout en accroissant les déficits. Les travaux publics dépendent des Régions. A l’instar de l’enseignement, de la formation, de l’activation des chômeurs, de l’accueil d’enfants, etc. : des compétences qui procurent du travail aux gens. Dans ce domaine, les filles éclipsent la mère, qui l’a voulu ainsi. Comme le dit le vice-ministre-président flamand Frank Vandenbroucke (SP.A), aux entités fédérées d’investir ; au fédéral d’épargner, avant tout pour assurer le paiement des pensions. Il y a du vrai là-dedans. Mais l’excellence flamande semble oublier que ses s£urs dans le Sud sont, elles aussi, à court d’argent. Pourtant, la loi de financement, qui fixe la répartition des moyens entre les niveaux de pouvoir, a été revue à plusieurs reprises afin d’étancher la soif d’argent dans le Sud. Parallèlement, la même loi a permis à la Flandre de se constituer un joli magot, grâce auquel elle est à même de jouer pleinement son rôle de pouvoir investisseur. La loi de financement est le n£ud du litige communautaire. Jusqu’à présent, Leterme s’est toujours cassé les dents sur la réforme de l’Etat, mais il se peut que l’entrevue dans son bureau ait inauguré une nouvelle ère dans l’organisation de l’Etat belge.
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