Elu selon lui parce qu'il n'avait écouté personne, Emmanuel Macron doit désormais écouter tout le monde pour gagner à nouveau. © ARTUR WIDAK/GETTY IMAGES

La politique est-elle un métier ?

Alors que la Belgique francophone débat des vertus de la société civile dans les exécutifs, on dresse, en France, un premier bilan des dirigeants, inexpérimentés en politique ou issus du monde extérieur, de la macronie. A lui seul, le titre du livre de l’éditorialiste politique d’Europe 1 Michaël Darmon résonne comme un cinglant jugement, La politique est un métier (L’Observatoire, 208 p.). Dans ce livre qui est surtout un récit pointilliste du début de mandat, l’auteur pointe un certain nombre d’écueils auxquels Emmanuel Macron et son gouvernement ont été confrontés. Des apparatchiks des partis, du pouvoir législatif, d’une partie des médias, des grands patrons, des hauts fonctionnaires et de l’appareil militaire ont peu goûté  » la victoire éclair de mai 2017 et la mise en place d’un pouvoir consulaire « . Ainsi, une partie de l’administration a pu d’autant plus aisément contrer les actions de certains ministres que ceux-ci n’étaient pas rompus aux arcanes de la bureaucratie. Un haut cadre du ministère de l’Economie et des Finances témoigne :  » On a pris le pouvoir sans résistance. Il n’y a eu aucune réaction à chaque fois qu’on leur a fourgué nos mesures.  » L’accueil de personnalités de la société civile n’a pas été non plus couronné de succès : démission de Nicolas Hulot et de l’escrimeuse Laura Flessel, défiance de Stéphane Bern… Bref, le  » ni droite, ni gauche, avec la société en pivot  » d’Emmanuel Macron n’a guère prospéré. Aussi, constate Michaël Darmon,  » en difficulté dans le nouveau monde « , le président français a-t-il dû se résoudre à  » trouver refuge dans l’ancien « .

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