La moitié pleine du verre

Collapsologie, effondrement, fin du monde… En ce début de décennie, le choix des vocables est vaste pour les adeptes de scénarios catastrophes. La Covid-19 a jeté une lumière crue sur les dysfonctionnements de notre société. Tout au long de l’année 2020 le choc de cet événement sans précédent a figé nos esprits dans une gangue d’incertitudes. Mais la peur est mauvaise conseillère… Les faits sont ce qu’ils sont et ce virus n’est jamais qu’un des nombreux symptômes de notre Terre malade. Focaliser le débat sur lui consiste à faire l’impasse sur le contexte et le processus qui ont favorisé son émergence. En d’autres termes, on en soigne les effets au détriment de la cause. Voilà plus d’un demi-siècle que les lanceurs d’alerte s’égosillent et qu’on feint soigneusement de les ignorer afin de préserver notre modèle thermo-industriel, incompatible avec une réduction de voilure. Il n’est toutefois pas interdit d’évoluer sur la question et de conscientiser le fait qu’il serait opportun d’anticiper la chute afin de ne pas devoir la subir. Alors, plutôt que de tuer les messagers porteurs de mauvaises nouvelles, pourquoi ne pas tenter l’expérience de la lucidité, tout en posant un regard tendre sur les déconfitures à venir? Cette crise sanitaire nous a rappelé que notre bien le plus précieux est le contact avec les autres. Elle pourrait être l’occasion de repenser la société autrement. De remettre de l’ordre dans nos priorités. Dans nos mentalités. De faire aujourd’hui ce qui semble être en phase avec notre intuition afin de mieux affronter cet avenir qui, nul doute, va nous obliger à faire preuve de souplesse.

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