La mobilité en tranches napolitaines

La dalle qui chapeaute la gare SNCB cherche désespérément une affectation. Dernier projet en date : y déménager la gare des autobus. Le projet, une superposition des modes de transport, serait un exemple en matière de mobilité. Reste à voir s’il est techniquement réalisable…

La voilà, la solution que tout le monde attendait pour occuper la fameuse dalle de la gare SNCB : y installer la gare des bus. Un exemple en matière de mobilité et de multimodalité puisque tout se retrouverait au même endroit,  » en sandwich  » : circulation des trains, des bus et les parkings à deux pas de là. Encore faut-il que ce soit possible…

Une étude de faisabilité technique, d’urbanisme et de mobilité est en cours. Le 11 septembre, le Collège s’est penché sur les premières conclusions. Mais du côté de la SNCB Holding, c’était déjà clair :  » Nous avons des assurances techniques : la dalle résistera à la charge des bus, affirme Georges Dupont, directeur adjoint à la SNCB Holding direction stations. Nous espérons donc que cette hypothèse pourra se concrétiser. Nombre de projets n’ont pas abouti : hôtels, commerces, cinéma, bureaux… Celui-ci permettrait enfin de rentabiliser cet espace et de finir le bâtiment. Car si à l’intérieur, il est propre, clair et moderne, du côté des façades latérales, il ressemble toujours à un chantier. « 

Ce projet ferait donc les affaires de la SNCB, mais aussi celles de la Société régionale wallonne du transport (SRWT), trop à l’étroit dans son infrastructure actuelle, square Léopold.  » La gare des bus devient limite en termes de confort et de sécurité des usagers, confirme Simon Collet, responsable des études structurantes au TEC Namur-Luxembourg. La clientèle augmente, le parc de véhicules aussi, mais on ne sait plus où les mettre. Nous avons trouvé une solution provisoire : transformer l’équivalent de la bande bus de la rue Brogniet, toute proche, en zone de stationnement pour les véhicules. La priorité, c’est de caser les bus. Tant pis si on perd les avantages de la bande de circulation rapide…  » Le projet de la dalle semble donc une bonne opportunité pour, enfin, s’intégrer dans une infrastructure correcte et optimaliser le service.

Des contraintes

Mais si la solidité de cet espace ne semble plus faire de doute, restent les contraintes urbanistiques et de mobilité. Quels itinéraires les bus pourraient-ils emprunter ? Où construire une rampe d’accès pour atteindre la gare ? Quels seront les impacts pour le quartier ? Un plan de mobilité est à l’étude. Et il est plus qu’indispensable : sur la place de la Station, au c£ur du quartier, 1 000 bus transitent tous les jours.  » Si on modifie leur itinéraire, on se retrouve avec un problème de voiries, analyse Simon Collet. Il y a des problèmes de circulation depuis longtemps sur cette place. Mais actuellement, il n’y a pas de piste pour en sortir. On attend les résultats de l’étude pour déterminer des hypothèses. « 

A moyen terme, la Ville compte réaménager la place, histoire de permettre aux usagers faibles de se la réapproprier et d’améliorer la première image de la ville qu’ont les voyageurs qui débarquent sur le quai. Mais ça, ce sera pour plus tard…

Dans l’immédiat, l’étude de mobilité vise à s’assurer de la faisabilité d’une gare de bus sur la dalle. Le budget : 50 millions d’euros, octroyés par la Région wallonne via la SRWT et le MET. Cette enveloppe sera consacrée à l’aménagement de la dalle, mais aussi à celui de parkings relais ou de différents axes.

Et en octobre, on procédera aux premiers tests de circulation. S’ils sont positifs, Ville, SNCB et SRWT, liées par une convention, passeront à l’action. Dans le cas contraire, un plan B est déjà sur les rails : les autorités négocieront avec la SNCB pour qu’elle leur cède des terrains proches de la gare, histoire d’y parachuter les bus.

Anne-Catherine De Bast

Le budget : 50 millions d’euros

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