Raqqa, fief de Daech, fut reconquise par les Forces démocratiques syriennes. Pour André Hébert, leur rôle n'a pas été salué à sa juste valeur. © ERIK DE CASTRO/REUTERS

La guerre de Syrie d’un Européen engagé auprès des Kurdes

Le nombre, le rôle et les motivations des supplétifs européens de l’Etat islamique pendant la guerre de Syrie ont été largement documentés. On sait moins que les Unités de défense du peuple (YPG, bras armé du Parti de l’union démocratique, dominant chez les Kurdes de Syrie), qui les ont combattus dans le nord-ouest du pays, ont reçu le soutien de 500 à 700 combattants étrangers. A travers son parcours personnel (deux séjours entre 2015 et 2017), André Hébert, un nom d’emprunt, raconte dans Jusqu’à Raqqa, avec les Kurdes contre Daech (Les Belles Lettres, 256 p.) toutes les épreuves vécues par ceux-ci. L’auteur a participé aux batailles pour la reprise aux terroristes des localités de Hol, de Shedade et de l’emblématique fief de Raqqa. Chez plusieurs de ses compagnons d’armes, c’est la haine des islamistes qui domine. Lui, comme militant communiste, mène  » une guerre révolutionnaire au service d’un idéal « , l’instauration sur les terres de la Rojava (le Kurdistan de Syrie) du confédéralisme démocratique prôné par les YPG. Vue par André Hébert, la guerre n’est pourtant pas idéalisée. Il n’élude pas les dérives de l’organisation kurde, son culte de la personnalité envers le leader turc Abdullah Öcalan ou son encadrement drastique qui interdit l’expression de toute émotion. Il ne cache rien non plus des affres du conflit,  » la lutte intérieure contre la peur, le goût du confort et la tentation du renoncement  » ou l’implacable joug islamiste sur les populations, révélé dans les ruines de ce que fut l’Etat islamique.

La guerre de Syrie d'un Européen engagé auprès des Kurdes

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