Hanne (à gauche) continue régulièrement à revivre la catastrophe dans ses cauchemars. " Mais je ne perds pas espoir, confie-t-elle en souriant. Je suis plus vite fatiguée, plus émotive et plus irritable, mais mon entourage est heureusement très compréhensif. "

 » La fuite éperdue, encore et encore « 

L’été dernier, Hanne Blockx a survécu à un tremblement de terre en Indonésie. Elle témoigne aujourd’hui de son parcours pour surmonter ce traumatisme.

Le 5 août 2018, vers 7h45, Hanne (29 ans) et An (32 ans) commandent un dessert dans un bar de l’îlot paradisiaque de Gili Air, en Indonésie, où elles passent leurs vacances sac au dos. Soudain, toutes les lumières s’éteignent, elles entendent un bruit de plus en plus fort rappelant le grondement de montagnes russes… et la terre se met à trembler.

Les deux amies sortent indemnes du séisme, mais elles sont bouleversées par les ravages, le chaos et la détresse humaine. Peu après suivent une secousse secondaire et une alerte au tsunami. Encore sous le choc, les deux jeunes femmes réussissent à embarquer le lendemain sur l’un des bateaux pleins à craquer en partance pour Lombok, entourées de scènes dignes du film Titanic. Tous leurs sens restent en alerte et elles ne mangent ni ne dorment jusqu’au moment où, trois jours et une multitude de secousses plus tard, un avion les arrache enfin à l’enfer – du moins physiquement, car leur esprit les y ramènera régulièrement au cours des jours et des semaines qui suivent.

Revivre les faits

 » Devoir revivre un tel traumatisme est épouvantable, raconte Hanne. Cela m’est arrivé la première fois lors d’une escale à Singapour, lorsque la vue des desserts dans le comptoir de Starbucks a soudain réveillé le souvenir du bar où tout avait commencé. Je me suis effondrée et j’ai éclaté en irrépressibles sanglots.  » Ce n’était que le premier d’une série d’incidents de ce type. À l’heure d’écrire ces lignes (le 17 septembre 2018), Hanne continue régulièrement à revivre la catastrophe dans ses cauchemars.  » Mais je ne perds pas espoir, confie-t-elle en souriant. Je suis plus vite fatiguée, plus émotive et plus irritable, mais mon entourage est heureusement très compréhensif. Pour digérer cette expérience, j’essaie autant que possible de renouer avec la nature… mais ce n’est pas facile. Je voudrais éviter la confrontation, mais je dois me forcer et accepter les émotions difficiles si je veux retrouver une certaine paix intérieure. Je cherche encore un peu mon équilibre, et je veux croire qu’une aide professionnelle fera la différence et que j’en ressortirai plus forte. « 

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