La France perplexe

Au terme d’un marathon élyséen brouillon, place aux électeurs. Favoris du premier tour, les sortants, Jacques Chirac et Lionel Jospin, préparent déjà l’autre campagne, où ils devraient se retrouver face à face

Des claques, des tartes et des crachats. Jusqu’au dernier jour de la campagne pour le premier tour de la présidentielle française, l’anecdotique l’aura emporté sur les débats de fond. Début mars, à Mantes-la-Jolie, Jacques Chirac se frotte aux gamins de banlieue. Le président de la République quitte un quartier réputé « chaud » sous les jets de salive et aux cris de « Voleur, voleur ! ». Un vrai couac. Jean-Pierre Chevènement, lui, a droit à une tarte à l’ananas au Salon du livre. Rien que du classique: son entarteur est le Belge Noël Godin, spécialiste des attentats patissiers. Moins drôle, le candidat des Verts, Noël Mamère, est pris à partie lors d’une balade dans Paris. Une quinzaine de jeunes, qui lui reprochent ses positions « propalestiniennes », l’injurient et donnent des coups de pied dans son vélo.

Néanmoins, pas de doute, c’est à François Bayrou que revient la palme de l’agressé le plus médiatique. Houspillé par des jeunes à Strasbourg, le 8 avril, il donne une claque à l’un d’entre eux qui, paraît-il, tentait de lui faire les poches. Cinq jours plus tard, il se fait entarter sur un marché à Rennes. Dans un tout autre registre, il y a les propos acides de Lionel Jospin sur l’âge du président, dépeint comme un homme « usé, vieilli et passif »… L’importance accordée à ces gaffes et ces mésaventures, vites « récupérées » par les malmenés, signe le caractère étrange et dérisoire d’une campagne où les idées ont été évincées au profit des incidents de parcours.

A cela s’ajoute l’éparpillement des voix, encouragé par le record du nombre de candidatures. L’ultime baromètre Ifop-L’Express, réalisé juste avant le premier tour, place les deux principaux prétendants, Jacques Chirac et Lionel Jospin, à un niveau d’une faiblesse exceptionnelle: 20 % pour le premier, 16,5 % pour le second. Les autres candidats, outsiders et figurants, semblent profiter du mécontentement de l’opinion.

Jospin: glissade périlleuse

Pour les socialistes, c’est à n’y rien comprendre. « Il y a du monde dans les meetings, Jospin est sur le terrain, il est bon à la télévision, notre message passe bien… Or c’est comme si les sondages ne tenaient aucun compte des évolutions de la campagne », observe Jean-Christophe Cambadélis, député PS à Paris, que seule l’abstention inquiète réellement. La mobilisation de son camp est à présent le premier enjeu du candidat socialiste. « Il faut aller chercher tous nos électeurs et tenir bon: une autre campagne commence au soir du premier tour », insiste le ministre Claude Bartolone, qui met lui aussi en cause les instituts de sondages: « Avec 16 candidats, ils ont un vrai problème. »

Les tendances à long terme sont toutefois inquiétantes pour Lionel Jospin. Depuis sa déclaration de candidature, le 20 février, il n’a pratiquement pas cessé de baisser dans les intentions de vote au premier tour du baromètre Ifop-L’Express, passant de 22 % à 16,5 %… Et la perte de 5 points, à 33 %, en termes de souhaits quant à sa victoire va dans le même sens (voir l’infographie p.58). Avec la plongée des sondages de ces derniers jours, ministres et conseillers socialistes ont commencé, mezza voce, à émettre quelques critiques. Des membres du gouvernement se jugent sous-utilisés par le Premier ministre et déplorent son isolement. Conscient de la chose, le candidat fait des efforts, emmène un ou deux ministres à chaque « déplacement thématique ». Cela ne leur suffit pas, et les voilà tous jaloux lorsque l’un d’entre eux est honoré d’une intervention en première partie de Jospin. C’était le cas de Ségolène Royal, à Bordeaux, la semaine dernière. « Elle, elle n’a pas à se plaindre, elle est bien traitée », constate, dépité, l’un de ses collègues.

En revanche, tous se félicitent du recadrage de la campagne de Lionel Jospin en direction de l’électorat traditionnel du PS. Oublié, en effet, « le projet pas socialiste ». Jospin est devenu, en quelques jours, « le candidat du progrès social », voire celui de « la France du travail ». De plus, font remarquer les conseillers socialistes, le président sortant, lui aussi, s’enlise dans ses pires étiages. Certains ont ressorti les chiffres de 1995: à dix jours du premier tour, Chirac dépassait, et parfois largement, les 25 % d’intentions de vote, quand Jospin ne franchissait pas la barre des 20 %…

Chirac: rester zen

« Se sera forcément très serré », admet Jean-Pierre Raffarin, président DL (Démocratie libérale) de la région Poitou-Charentes. Le staff du candidat-président est décidé à « laisser Lionel Jospin s’user ». Surtout, rester zen, ne pas s’énerver, ne plus rien faire qui puisse déplaire. Depuis la bourde du maire RPR de Meaux, Jean-François Copé, qui s’était emmêlé les pinceaux sur le chiffrage du programme économique de Chirac, les jeunes loups gaullistes sont relégués à l’arrière-plan. Mais il a surtout fallu calmer les rivalités entre Premiers ministrables. A Poitiers, le 9 avril, Chirac avait tressé des louanges à Jean-Pierre Raffarin. L’indice d’un adoubement ou un leurre de plus ? Les mots du président ont en tout cas suscité colère et déception chez les concurrents de Raffarin: Nicolas Sarkozy et Philippe Douste-Blazy. En guise de compensation, Bernadette Chirac, l’épouse du chef de l’Etat, s’est fendue, trois jours plus tard, d’une virée à Toulouse avec les deux inquiets.

Bayrou pas encore « sauvé »

Pendant ce temps, le président de l’UDF, François Bayrou, a vu enfin grimper, en quelques jours, les intentions de vote en sa faveur (6,5 % au lieu de 4,5 %). Il espère faire oublier, juste avant le gong, les déboires d’une campagne au cours de laquelle il a eu tant de mal à se faire entendre. « Je suis sauvé », exulte le candidat centriste, euphorique depuis la claque alsacienne, vite transformée en acte de bravoure qui lui a valu un regain de considération et une remontée dans les sondages. Son objectif consiste, désormais, à approcher son résultat des européennes de 1999 (9,28 %) et, par conséquent, à avoisiner un score qui représente la moitié de celui de Chirac.

Ainsi pense-t-il « survivre » au-delà du premier tour. On connaît ses intentions: empêcher la création de l’Union en Mouvement, rassemblement de la droite démocratique orchestré par l’ancien Premier ministre Alain Juppé, le « caporal-chef » de Chirac, et peser sur le prochain gouvernement. « Je n’ai pas fait tout cela pour être un accessoire, assure Bayrou. L’Elysée peut convoquer tous mes proches, comment sont-ils à ce point stupides pour croire que le président et les siens me feront céder ? » Devant des affidés, Dominique de Villepin, le secrétaire général de l’Elysée, a prévenu: « Il faut être gentil avec Bayrou entre les deux tours et le tuer ensuite. » L’ancien ministre de l’Education n’a, apparemment, pas encore réussi à sauver sa peau.

Quand Arlette chante

La bataille pour la troisième place devrait opposer Jean-Marie Le Pen, toujours en piste, au souverainiste Jean-Pierre Chevènement. Arlette Laguiller continue toutefois à faire mouche dans l’électorat populaire. Deuxième force de gauche après Jospin (Chevènement bousculant la donne bipolaire), elle est créditée de 7 à 11 % des intentions de vote selon les instituts de sondage, ce qui la place loin devant ses rivaux communistes. Même Robert Hue, le candidat du PCF, peine à franchir la barre des 5 %. La candidate de Lutte ouvrière (LO) considère que les estimations reflètent une adhésion des électeurs à sa personne et à son programme, et en aucun cas un vote contestataire. Face à cette poussée trotskiste, Jospin ne manque jamais une occasion de stigmatiser la « gauche incantatoire » et d’affirmer qu’il incarne la seule force susceptible d’agir contre « les inégalités et les injustices ».

Il n’empêche, le score de la pasionaria de LO ne sera pas indifférent pour la suite des événements. Si, le 21 avril, « Arlette » bat « Robert », l’homme qui prétend incarner la légitimité communiste, un tel résultat, historique, serait comme une seconde mort du PCF après la chute du mur de Berlin. Ainsi menacé, Hue hausse le ton vis-à-vis du PS et s’interroge sur la participation de son parti à une nouvelle alliance de gauche. Même s’il rentre dans le rang, comme c’est probable, l’architecture de la gauche parlementaire sera déséquilibrée. Comment celle-ci pourrait-elle encore prétendre défendre les classes populaires avec un Parti communiste ravalé au rang de tout petit appendice du PS ?

Produits frais et coups de pub

Dans le même temps, toujours à l’extrême gauche, Olivier Besancenot rayonne: après avoir longtemps stagné entre 0,5 % et 1 %, le représentant de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) décolle à 4 %, du moins selon la dernière enquête de l’Ifop-L’Express (voir ci-contre), ce qui lui ferait quitter la queue du peloton. D’autres instituts de sondages le pointent entre 1,5 % et 3,5 %. A 27 ans, il est de loin le plus jeune candidat: les autres ont entre 49 et 73 ans. Besancenot séduit surtout les électeurs de 25 à 34 ans, alors qu’Arlette Laguiller, 62 ans, fait des scores chez les seniors. Depuis l’ouverture de la campagne, la starlette des « travailleurs, travailleuses », déjà candidate en 1974, est apparue, aux yeux de certains, plutôt ringarde à côté du jeune postier, très à l’aise devant les caméras. Besancenot représente aussi bien mieux les mouvements de chômeurs et la mobilisation contre la mondialisation libérale.

Produits frais et coups de pub

L' »effet baffe » de Bayrou, les piques de Jospin sur l’âge du capitaine, la tarte de Chevènement, le « phénomène Arlette » remis au goût du jour ou encore l’image du « bébé Besancenot » symbolisent une campagne où le marketing, avec ses produits frais et ses coups de pub, l’aura emporté sur la politique. Ce 21 avril, l’électeur-consommateur livrera ses goûts et ses dégoûts du moment, mais pas forcément le fond de sa pensée.

PROFIL DES SEIZE CANDIDATS

Jacques Chirac

Rassemblement pour la République (RPR)

* Président de la République.

* 69 ans.

* Marié, 2 enfants.

* Se présente pour la 3e fois.

* Sondages: ± 20 %

Programme

– sécurité: création d’un conseil de sécurité intérieure et d’une justice de proximité, sanctions financières pour les parents « complices » de la délinquance de leurs enfants.

– emploi: baisse des charges sociales, notamment pour les bas salaires; assouplissement de la loi sur les 35 heures.

– Europe: pour l’élargissement à 25 pays et la création d’une fédération d’Etats-nations; élection du président de l’Union par le Conseil européen.

Lionel Jospin

Parti socialiste (PS)

* Premier ministre.

* 64 ans.

* Marié, 3 enfants.

* Se présente pour la 2e fois.

* Sondages: ± 17 %

Programme

– sécurité: contrat national de sécurité sur cinq ans et création de postes de juges de proximité.

– emploi: 900 000 chômeurs de moins en cinq ans, plein-emploi d’ici à 2010, pérennité des emplois-jeunes et octroi aux salariés d’un compte-formation.

– Europe: Constitution européenne et fédération d’Etats-nations; gouvernement économique de la zone euro, en contrepoids à la politique de la Banque centrale européenne; traité social européen; renforcement du Conseil des ministres.

Jean-Marie Le Pen

Front national (FN)

* Ancien député européen, directeur de sociétés.

* 73 ans.

* Marié, 3 enfants.

* Se présente pour la 4e fois.

* Sondages: ± 11 %

Programme

– sécurité: rétablissement de la peine de mort; tolérance zéro face à la délinquance, maisons de détention pour mineurs, suppression des allocations familiales pour les parents de mineurs délinquants, expulsion des clandestins et des étrangers condamnés pour crime ou délit.

– emploi: priorité d’emploi aux Français, allégement des charges fiscales et sociales, abrogation de la loi sur les 35 heures.

– Europe: abrogation de l’euro, retour au franc, dénonciation des traités et accords européens.

Jean-Pierre Chevènement

Mouvement des citoyens (MDC)

* Député du Territoire de Belfort, ancien ministre.

* 63 ans.

* Marié, 3 enfants.

* Se présente pour la 1re fois.

* Sondages: ± 8,5 %

Programme

– sécurité: création de 60 « centres de retenue » pour mineurs délinquants récidivistes; réforme de la police, de la gendarmerie et de la justice.

– emploi: réduction des charges sociales, augmentation de 25 % du smic (salaire minimum de croissance) sur cinq ans; la France exigera, à Bruxelles, une clause dérogatoire pour le maintien du service public à la française.

– Europe: publicité des débats et des votes au Conseil; création d’une 2e chambre au Parlement européen représentant les parlements nationaux; projets de coopération renforcée.

Arlette Laguiller

Lutte ouvrière (LO)

* Députée européenne, retraitée du Crédit Lyonnais.

* 62 ans.

* Célibataire.

* Se présente pour la 5e fois.

* Sondages: ± 8 %

Programme (faute de document détaillé, il faut se référer à ses déclarations)

– sécurité: régularisation des sans-papiers

– emploi: hausse des salaires, des retraites et des minima sociaux, augmentation des impôts des sociétés et des contribuables les plus riches; publication de la comptabilité des grandes entreprises et levée du secret bancaire sur les comptes de leurs dirigeants et principaux actionnaires; arrêt de la privatisation et de la dérégulation des services publics, suppression de la TVA.

Noël Mamère

VERTS

* Député de la Gironde, maire de Bègles, ancien journaliste.

* 53 ans.

* Marié, 1 enfant.

* Se présente pour la 1re fois.

* Sondages: ± 6,5 %

Programme

– sécurité: embauche de 10 000 éducateurs, création d’un corps de médiateurs pour jeunes en difficulté, développement des peines de substitution; dissolution des renseignements généraux.

– emploi: semaine de 4 jours, relèvement des minima sociaux, revalorisation du smic de 5 %, revenu d’autonomie pour les 18-25 ans, formation professionnelle de 60 mois pour les plus de 18 ans.

– Europe: renforcement du pouvoir des régions, sur le modèle de la Catalogne ou de l’Ecosse; ratification de la charte des langues régionales; Constitution européenne.

François Bayrou

Union pour la démocratie française (UDF)

* Député européen, ancien ministre, enseignant.

* 50 ans.

* Marié, 6 enfants.

* Se présente pour la 1re fois.

* Sondages: ± 6 %

Programme

– sécurité: création d’un ministère de la Sécurité et de 10 000 places dans les centres d’éducation renforcée, réparation systématique des dégâts commis, mise sous tutelle des allocations familiales en cas d’abandon ou de « complicité » des parents de mineurs récidivistes.

– emploi: création de 800 000 emplois en deux ans grâce à des « emplois francs » dont les cotisations patronales seraient ramenées à 10% du salaire brut.

– Europe: une Constitution fédérale et un président élu au suffrage universel; une politique d’aide au développement commune destinée à financer l’accès à l’eau, la scolarisation et la lutte contre le sida.

Robert Hue

Parti communiste français (PC)

* Député du Val-d’Oise, ancien infirmier.

* 55 ans.

* Marié, 2 enfants.

* Se présente pour la 2e fois.

* Sondages: ± 5,5 %

Programme

– sécurité: doublement du budget sécurité sur cinq ans, droit à la réparation pour les victimes.

– emploi: droit de regard et d’intervention pour les salariés dans la vie de l’entreprise; relèvement du smic et des petites pensions; doublement de l’impôt sur les grandes fortunes.

– Europe: renégociation des traités de Maastricht, Schengen et Amsterdam; droit européen de pétition, création d’un fonds de développement alimenté par une taxe Tobin sur les mouvements de capitaux.

Jean Saint-Josse

Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT)

* Député européen, entrepreneur.

* 58 ans.

* Marié, 4 enfants.

* Se présente pour la 1re fois.

* Sondages: ± 4 %

Programme

– sécurité: actions de prévention, « réduction de l’oisiveté » par des activités locales.

– emploi: soutien de l’Etat aux projets commerciaux et artisanaux, simplification des obligations des PME, exonération totale d’impôt pour les commerces de proximité qui s’installent; mesures spéciales pour les zones rurales ou urbaines difficiles (zones franches, défiscalisation, « ruches d’entreprises »); stages-vacances dans les milieux traditionnels.

– Europe: lutte contre la technocratie européenne, suppression du collège des commissaires européens, publication des débats et des votes.

Alain Madelin

Démocratie libérale (DL)

* Député européen, ancien ministre, ancien avocat.

* 56 ans.

* 3 enfants.

* Se présente pour la 1re fois.

* Sondages: ± 3,5 %

Programme

– sécurité: « plan Orsec » de 2 milliards d’euros pour la sécurité et la justice; création de nouvelles prisons et d’une palette d’établissements spécialisés pour accueillir les mineurs délinquants.

– emploi: suppression du « carcan » des 35 heures, encouragement à l’embauche grâce au lancement d’un chèque-emploi dans les petites entreprises; contrats de formation-emploi pour les jeunes; mécanismes d’intéressement et de participation, rendant flexible une part des salaires.

– Europe: nouveau pacte de croissance et d’emploi fondé l’ouverture des marchés à la concurrence, la flexibilité du marché du travail et les baisses d’impôts; fédéralisme décentralisateur; protection de la diversité des nations.

Les « petits candidats »

(se présentent tous pour la 1re fois)

Olivier Besancenot

Ligue communiste révolutionnaire (LCR)

* Facteur.

* 27 ans.

* Célibataire.

* Sondages: ± 3 %

Brunot Mégret

Mouvement national républicain (MNR)

* Conseiller régional de PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur), ingénieur.

* 53 ans.

* Marié, 2 enfants.

* Sondages: ± 3 %

Programme

* Sécurité: expulsion des délinquants étrangers…

* Emploi: taxe sur les salaires des étrangers…

* Europe: remise en cause des traités communautaires…

Corine Lepage

CAP 21

* Ancienne ministre de l’Environnement, avocate.

* 50 ans.

* Mariée, 2 enfants.

* Sondages: ± 2 %

Christiane Taubira

Parti radical de gauche (PRG)

* Députée de Guyane, ancien professeur d’économie.

* 50 ans.

* Divorcée, 4 enfants.

* Sondages: ± 1,5 %

Christine Boutin

Forum des républicains sociaux (FRS)

* Députée des Yvelines.

* 58 ans.

* Mariée, 3 enfants.

* Sondages: ± 1 %

Daniel Glückstein

Parti des travailleurs (PT)

* Enseignant.

* 49 ans.

* Marié, 3 enfants.

* Sondages: ± 0,5 %

Olivier Rogeau, avec le service France de l’Express

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire