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Coronavirus: la deuxième vague, sanitaire ou économique ?

Anne-Sophie Bailly
Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Le risque de voir repartir l’épidémie est réel. Mais serons-nous confrontés à une deuxième vague, voire plusieurs, de contamination ? La question divise. Economiquement parlant, par contre, la vague des restructurations et faillites commence à déferler.

La phase 2 du déconfinement est entrée en vigueur lundi 18 mai avec, notamment, la réouverture partielle des écoles et le retour en classe des élèves des dernières années de primaire et secondaire. Une minirentrée étrange faite de classes clairsemées, marquages au sol et masques buccaux. Mais un retour à l’école quand même qui a permis aux enseignants comme aux enfants de rétablir un lien social tellement nécessaire. Qui a permis aussi de tester cette nouvelle organisation avant peut-être une reprise du chemin de l’école, le 25 mai, pour des classes de 2e secondaire et 1ère et 2e primaires.

Un test grandeur nature aussi, et même surtout, avant la rentrée de septembre prochain. Difficile, en effet, d’envisager une rentrée scolaire classique si les mesures, comme des silos de maximum dix élèves, restent aussi drastiques. Demi-jours ou rotations des élèves, différentes pistes sont sur la table au cas où la situation sanitaire d’après l’été l’exigerait. Car la grande inconnue réside toujours dans l’arrivée d’une deuxième vague potentielle de contamination. Les experts ne s’accordent d’ailleurs pas pour l’instant sur un scénario pour les mois ou les années à venir, parlant parfois de vaguelettes plutôt que de vagues, mais mettant toujours en évidence l’importance de la discipline collective.

La grande inconnue réside toujours dans l’arrivée d’une deuxième vague potentielle de contamination.

Outre le retour à l’école, la phase 2 du déconfinement a également vu la réouverture des marchés (de maximum 50 échoppes), des salons de coiffure et d’esthétique, des parcs animaliers ainsi que des musées et infrastructures d’intérêt culturel.

Pour bonne nouvelle qu’elle soit, la réouverture des musées n’a néanmoins pas suffi à apaiser la colère d’un secteur aux abois avec des revenus en chute de près de 93 % depuis le début de la crise et qui estime avoir été tout bonnement abandonné par le politique . Les acteurs du secteur culturel – 250 000 personnes et 5 % du PIB du pays – réclament, entre autres, un calendrier précis et un plan d’aide clair. Jusqu’ici, ils n’ont toujours pas été entendus. La conférence interministérielle culture portée, notamment, par Bénédicte Linard a en effet accouché d’une souris.

Quid de la suite ? La phase 3 du déconfinement est prévue le 8 juin. D’autres suivront. L’Horeca sera au coeur de toutes les attentions, un secteur qui paie lui aussi un lourd tribut à la crise. Car si la deuxième vague n’est pas sanitaire, elle sera alors économique. Avec, en ligne de mire, les secteurs les plus touchés : l’événementiel, l’Horeca, le commerce non alimentaire. Et bien entendu le transport aérien, dont le bal des restructurations a été ouvert par Brussels Airlines. Un secteur pour lequel la crise du coronavirus constitue un accélérateur, plutôt qu’un déclencheur d’incendie

Et pour le reste ?  » Il n’y aura probablement pas de retour à la normale pour l’été « , a déjà prévenu Sophie Wilmès. Patience.

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