L'islam se remet en question parce que les migrations l'ont placé en minorité en Europe et aux Etats-Unis, assure Souleymane Bachir Diagne. © FRED DUFOUR/BELGAIMAGE

La défense du philosophe face aux questions sur l’islam

L’ouvrage La Controverse (Stock, Philosophie Magazine, 192 p.), qui retranscrit le dialogue sur l’islam organisé entre Rémi Brague, professeur français de philosophie à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, et Souleymane Bachir Diagne, son homologue sénégalais de l’université Columbia de New York, répond aux questionnements que le premier et la société française se posent sur la religion du second. OEuvre utile parce qu’elle aborde avec pertinence et respect les  » questions qui fâchent  » sur l’interprétation ou non du Coran, l’islam et la violence, la compatibilité de la religion musulmane avec la démocratie, le statut de la femme, la confusion entre islam et islamisme… Pas sûr pourtant que cet instructif débat ait fait évoluer les positions de l’un et l’autre (ni même les convictions préalables du lecteur). Ainsi, pour Souleymane Bachir Diagne,  » l’idée qu’une religion possède en elle-même une sorte de prédisposition naturelle à la violence n’a pas de sens « , alors que Rémi Brague juge qu' » il y a quand même dans le Coran des paroles (NDLR : de violence) que l’on ne trouve pas dans les Evangiles « . Et quand ce dernier prétend qu’il est plus difficile d’exclure les excités de l’islam que dans les autres religions, son interlocuteur clame que  » la religion islamique n’est pas née le 11 septembre 2001 « . De ce dialogue qui ne sort pas de la confrontation, on retiendra notamment que l’islam est trop souvent regardé en Europe sous le prisme de sa pratique dans le monde arabo-musulman.

La défense du philosophe face aux questions sur l'islam

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