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La croquette

Ça jappe, ça grogne, ça saute dans tous les sens. Au bout de la laisse, un berger australien, Raymond (cette année 2020 est l’année des noms en R), corniaud à l’ego gonflé à bloc. On a du mal à distinguer qui, du chien ou du proprio, est le patron. Raymond tire fort, la langue bien pendue. « Il fait une crise d’ado sévère », s’excuse l’humain.

Raymond est né en février. Confiné avec ses humains, le clébard a été très gâté, au centre de l’attention de sa famille. Son univers, c’était son chez-lui, et le reste du monde, le bout de sa corde. Il appartient à la génération « chiots Covid », celle mal éduquée, qui n’a pas appris les rudiments des codes sociaux tant avec ses semblables qu’avec les inconnus. Leurs compagnons plus âgés ont aussi été une distraction à l’ennui du confinement et du télétravail. Leur temps de promenade a presque doublé comme le nombre de caresses qu’ils ont reçues. Du coup, certains canidés, jeunes ou plus âgés, perdent la boule: mordillements, aboiements intempestifs, surexcitation, hyperattachement, stress, méfiance, agressivité… Débordés, les centres canins proposent des listes d’attente et chez les comportementalistes, ça ne cause que de la croquette. La croquette de récompense, celle qu’il faut donner pour renforcer une attitude positive chez un chien. C’est un bon chien-chien, ça.

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