La brigade légère

Quelques revues littéraires indispensables persistent à informer les aficionados. Elles publient des textes qui, sans elles, ne verraient jamais le jour

On imagine mal le nombre de revues littéraires qui circulent en Belgique, depuis le feuillet artisanal (merci l’informatique!) jusqu’au volume imprimé, de taille confortable, avec des systèmes de distribution divers et souvent problématiques. Outre leur rôle d’information et d’analyse, elles permettent de publier des textes qui, sans elles, n’arriveraient jamais au lecteur. C’est la brigade légère de la littérature…

Pour entrer dans la ronde, passons par la porte ouverte en 1945, par Albert Ayguesparse avec la revue Marginales, qui, après une interruption de huit ans, a reparu en 1998, à Hannut, sous l’impulsion de Jacques De Decker. Elle propose, au rythme des saisons, de nombreux textes inédits d’écrivains belges – prose et poésie – dont un dossier thématique auquel sont invités à participer, de la façon la plus libre, tous ceux qui le désirent.

Fondée et animée par l’écrivain anversois Alain Germoz, la revue Archipel paraît deux fois par an, sous les espèces d’un volume, de présentation raffinée et proposant des textes rares ou inédits, venus de tous les horizons. Avec, aussi, des passerelles jetées entre littérature et arts graphiques.

La revue bruxelloise et bimestrielle Indications, dirigée par Marie-Pierre Jadin, présente, elle, des analyses des romans récents les plus marquants (de toutes origines), accompagnées d’un dossier sur un écrivain, avec une prédilection pour le domaine belge. On trouve le même souci pédagogique dans Non-dit, le revue trimestrielle animée par Michel Joiret, qui balaie plus largement le domaine culturel belge et porte une attention particulière à la poésie.

Les Amis de la Grive est une revue transfrontalière éditée à Charleville-Mézières, mais des écrivains belges figurent au nombre de ses collaborateurs et font aussi l’objet de ses articles. Abondamment illustrée et d’une présentation attrayante, elle propose également des numéros thématiques intéressants où la littérature occupe, bien entendu, une place importante.

Emanation de la Communauté française, la revue bimestrielle Le Carnet et les Instants, animée par Carmelo Virone, rassemble des dossiers, des interviews, des analyses, des photos et des critiques concernant les écrivains belges. Elle publie aussi un répertoire systématique et brièvement commenté de leur production dans tous les domaines (fiction, essais, poésie, revues, etc.). La récente revue semestrielle Le Fram fonctionne, quant à elle, selon une formule originale en invitant dans ses colonnes des écrivains choisis séparément par chacun des cinq animateurs, ce qui donne lieu à une grande diversité d’orientations. Si elle n’est pas spécifiquement littéraire, La Revue générale ouvre assez largement ses colonnes à la littérature et, à des titres divers, lui consacre régulièrement des dossiers étoffés.

Citons encore, parmi les vétérans, Le Spantole, animé par Roger Foulon, le Bulletin de l’Académie et ses traditionnelles communications, l’heureusement « increvable » Journal des poètes (une chance que n’a pas eue le récemment disparu Courrier du Centre international d’études poétiques). Poésie encore avec L’Arbre à paroles (Amay) et sa publication hebdomadaire d’un recueil. Sans oublier Les Elytres du hanneton, Ça ira, le Mensuel littéraire et poétique, ainsi qu’une foison d’autres revues axées sur des régions, des domaines ou des auteurs particuliers. Et, pour qui sait le travail que peut représenter l’animation et la diffusion d’une revue, toutes méritent au moins le respect à cet égard.

Gh.C.

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