Le Ennahdha tunisien a théoriquement renoncé en 2016 à son référent religieux pour se présenter en parti civil. © Ali Garboussi/belgaimage

L’islamisme à l’épreuve de la démocratie

Sur la base de l’étude de trois pays qui ont connu des victoires électorales de partis islamistes, Anne-Clémentine Larroque, maître de conférences à Sciences po Paris, questionne l’impact sur leur programme de l’exercice démocratique de gouvernement dans L’Islamisme au pouvoir, Tunisie, Egypte, Maroc (PUF, 298 p.). Sujets de l’analyse, le Ennahdha tunisien, le Parti de la justice et du développement marocain (PJD) et le Parti de la liberté et de la justice égyptien (PLJ) sont tous issus des Frères musulmans. Les deux premiers prospèrent dans un cadre globalement démocratique ; le troisième a été forcé à la clandestinité après le coup d’Etat du maréchal Abdel Fattah al-Sissi contre le président islamiste Mohamed Morsi, en juillet 2013.  » De victoires en échecs, les islamistes ont dû s’adapter à la règle du jeu politique, quitte à s’abstraire progressivement de leur projet d’origine  » et à concéder une certaine forme de sécularisation, décrypte l’auteure à propos des expériences marocaine et tunisienne. Le processus a également conduit à l’implosion de la  » famille islamiste  » lorsque ceux qui se sont engagés à gouverner ont dû passer, à l’égard des groupes adeptes de la violence, de la complaisance à la répression. Anne-Clémentine Larroque diagnostique donc que plus il y a d’islamistes élus, moins il y a de djihadisme. Une analyse extrêmement intéressante sur l’islamisme politique et son avenir, à la lumière aussi de la percée des mouvements salafistes concurrents, poussés par l’Arabie saoudite.

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