L’homme, comme un poisson dans l’eau ?

L’alimentation a joué un rôle déterminant dans l’évolution de l’intelligence humaine. Le poisson, grâce à ses bonne graisses, nous a probablement rendus plus intelligents…

L’histoire de l’homme est fortement liée à l’environnement aquatique. Les anthropologues ont montré que c’est notamment en quittant les savanes pour les plaines côtières que l’évolution du cerveau de l’homme a devancé celle du primate.

Selon le Pr Crawford (Institute of Brain Chemistry, Londres), en se rapprochant de la mer et, donc, en mangeant du poisson, l’homme a absorbé un nutriment déterminant pour le développement de son cerveau, l’acide docosahexaénoïque (plus connu sous le nom de DHA). Cet acide gras serait directement impliqué dans la genèse des fonctions cérébrales. Son importance a été notamment démontrée chez le singe pour la vision, le comportement ou encore les capacités d’étude et de mémorisation. Chez l’homme, on observe que le DHA est essentiel à la vie, comme en témoignent sa présence en grandes quantités dans le placenta ou, encore, l’effet protecteur qu’il assurerait contre la mort subite du nourrisson. Il est sans doute capital aussi pour le développement même du système nerveux du petit enfant, et son administration curative est bénéfique dans certaines malformations congénitales très rares du cerveau.

Pourquoi les grands animaux terrestres étaients-ils dotés d’un cerveau de petite taille par rapport à celui d’un mammifère plus petit comme le dauphin ? Celui-ci, réputé pour son intelligence, mange beaucoup de poissons, donc de DHA, au contraire des grands carnivores terrestres. Chez l’homme, le gène responsable de la synthèse de DHA a aussi été conservé pendant des millions d’années. En effet, en mangeant du poisson, l’homme absorbe, certes, du DHA, mais également l’acide alphalinolénique, que l’organisme s’empresse de convertir en DHA grâce à un impressionnant arsenal enzymatique.

D’autre part, les maladies de civilisation contemporaires sont peut-être également dues à des manques dans notre assiette comme ceux d’acides gras oméga-3 que nous procure une alimentation riche en poissons. De nombreux travaux ont montré le bénéfice du DHA pour la santé du coeur et des artères et donc indirectement, pour le cerveau. Dans les pays où l’on consomme le moins de poissons, les risques de souffir d’états suicidaires et de dépressions seraient ainsi plus élevés. Depuis des millions d’années, la physiologie humaine est adaptée à un certain type d’alimentation. Elle n’est donc vraisemblablement pas conçue pour celui que nous lui proposons actuellement.

Nicolas Rousseau

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire