Thomas Snégaroff. © getty images

L’homme aux deux patries

Favori du Führer considéré par la suite comme traître au IIIe Reich, Putzi est l’une des figures les plus fascinantes de l’entourage d’Hitler. Voici le récit fou de celui qui souffla aussi à l’oreille de Roosevelt.

Comment passe-t-on de confident d’Hitler à conseiller de Roosevelt? C’est la trajectoire que retrace Thomas Snégaroff, historien et journaliste spécialiste des Etats-Unis, avec ce portrait d’Ernst Hanfstaengl, surnommé Putzi. Marchand d’art, développeur de l’activité familiale dans le New York des années 1910, il deviendra le responsable de la presse étrangère pour le Führer. C’est l’histoire d’un rejet par les Etats-Unis de tout ce qui est allemand au lendemain de la Première Guerre mondiale, celle du pouvoir d’un orateur autrichien qui savait embraser les rancoeurs d’un peuple, mais aussi une passion partagée pour Wagner, Putzi ne pouvant s’empêcher d’animer les soirées et ainsi rallier le beau monde à la cause nazie.

Putzi, par Thomas Snégaroff, Gallimard, 352 p.
Putzi, par Thomas Snégaroff, Gallimard, 352 p.

Financier du parti, marieur en vain du Führer, rêveur d’un axe Berlin-Washington, comme d’une union de ses deux patries – sa mère était américaine -, Putzi ne résista pas aux jeux de pouvoir du Reich naissant, connut l’exil et rebondit d’une bien fascinante façon. « N’attends rien de l’Allemagne, Putzi, file et rachète ton âme, s’il est encore temps. » Sans sortir des clous du récit historique bien documenté (à partir d’archives de première source), Thomas Snégaroff nous passionne à l’ambiguïté d’un homme. Un grand voyage intime et politique dans le xxe siècle.

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