L’heure est aux décisions

Luc Van Der Kelen
Luc Van Der Kelen Conseiller politique pour BPlus

IL EXISTE UN FONDS D’AIDE AUX VICTIMES sur le papier, mais pas dans la réalité. Car les membres du conseil d’administration ne peuvent être désignés faute de gouvernement de plein exercice. Le fonds d’aide aux victimes reste donc lettre morte. C’est fort dommage pour les victimes. La réforme de la justice ? Même histoire. Les projets de loi sont fin prêts, la magistrature s’y est impliquée comme jamais auparavant. Hélas ! il manque un vrai gouvernement pour conduire cette réforme à son terme.

Je pourrais continuer sur ma lancée. La réforme des services d’incendie ? Le remplacement de Fernand Koekelberg à la tête de la police fédérale ? Pas moyen de nommer son successeur. Même s’il y a un Parlement investi de la plénitude de ses pouvoirs, il faut un vrai gouvernement pour établir les arrêtés royaux. La nomination du gouverneur de la Banque nationale, Luc Coene, tenait lieu de cas de force majeure, mais cette décision, prise par le gouvernement en affaires courantes sur la demande expresse de la Banque centrale européenne, n’en demeure pas moins très inhabituelle et constitue une incursion sur des terres inconnues.

Si les ministres CD&V se sont emportés la semaine dernière sur la N-VA, ce fut à cause des frustrations qu’ils refoulent depuis des mois. Ils veulent avancer mais restent bloqués. Leurs nerfs sont à vif.

Chaque génération politique de l’après-guerre a pris ses responsabilités. Même si les temps furent difficiles, même si les discussions furent violentes, des hommes politiques solides ont fini par se dresser des deux côtés de la frontière linguistique. Et ils ont pris les décisions qui s’imposaient tout en sachant que celles-ci, imparfaites, ne tiendraient pas jusqu’à l’éternité.

La cause fondamentale de l’impasse actuelle est que le souci majeur du plus grand parti du pays n’est pas la gestion de l’Etat belge, mais la formation de l’Etat flamand.  » Ne pas céder  » est le mot d’ordre de la N-VA. C’est son bon droit, certes, mais ce n’est pas une raison pour que tous les autres se jettent avec lui dans le précipice.

Aujourd’hui, des hommes présents sur les champs de bataille libyens sont beaucoup plus courageux que nos politiques belges. Ils y défendent leurs idéaux. L’enjeu est important. Il y va de leur vie. Le pire qui puisse arriver à nos politiques, c’est de perdre les élections. Allons donc.

TOUTES LES CHRONIQUES  » Vu de Flandre  » SUR WWW.LEVIF.BE

LUC VAN DER KELEN

Le pire qui puisse arriver à nos politiques, c’est de perdre les élections. Allons donc

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire