L’heure du choix

Si le maïeur de Momignies collectionne les mandats, c’est pour défendre sa commune, empêcher que les intérêts de ses habitants soient oubliés. Une vocation.

Si, comme il l’espère, il se succède à lui-même à la tête de la commune de Momignies, près de Chimay, Albert Depret (MR) va devoir faire le tri et renoncer à quelques-uns de ses… 38 mandats, qui le placent en tête des politiciens multimandataires wallons. L’ancien boucher assume sereinement, et explique cette collection, constituée au fil du temps, par sa disponibilité.  » Ce n’est pas par prétention que j’en exerce autant, explique-t-il, mais moi je peux y consacrer un temps plus que plein. On essaie de pousser des jeunes, mais eux, ils sont obligés d’avoir un métier, de travailler. Ils ne peuvent pas prendre un congé politique à chaque fois qu’il y a une réunion. Je n’ai pas voulu prendre tout pour moi, mais la commune doit être représentée, et c’est l’exécutif communal qui connaît le mieux les problèmes de la commune, qui peut faire le relais avec les autres niveaux. Parce que, si on ne se bat pas tous les jours, on est vite oublié… « 

Bourgmestre depuis 1988

A 70 ans, à la tête d’un cartel MR-PS, Albert Depret, qui totalise quarante-deux ans de vie politique et qui préside le conseil provincial du Hainaut depuis douze ans, souhaite devenir bourgmestre pour la cinquième fois.  » J’aime ma commune et ce que je fais, et j’ai mal au c£ur à l’idée que Momignies pourrait être oubliée. Je suis un homme de terrain, qui connaît tout le monde, qui rend service à tout le monde, à condition que la demande soit fondée, et qui essaie de faire pour un mieux. Je dis souvent que l’homme politique est au service de la population, et qu’il n’est pas là pour se servir de la population. J’ai eu l’occasion d’être tête de liste à la Région wallonne, mais j’ai préféré le terrain local. Je ne comprends pas, par exemple, qu’il soit possible d’être à la fois bourgmestre et député fédéral… « 

Mais comment fait-on, pratiquement, pour exercer tant de tâches à la fois ?  » Pour l’instant, c’est calme, répond-il en ouvrant son agenda qui comprend trois à quatre réunions par jour. Mais le reste de l’année, on me téléphone pour voir quand telle ou telle réunion m’arrange. Et j’ai la grande chance, en tant que président du conseil provincial, d’avoir un chauffeur car, d’ici, les distances sont grandes : 60 kilomètres pour Mons ou Charleroi, 90 pour Namur, sans autoroute… « 

Quel choix ?

Des 38 mandats qu’il exerce, 22 ne sont pas rémunérés. C’est par exemple un poste d’administrateur de la  » Promotion du tourisme de Momignies  » ou du centre culturel communal, la présidence de l’association des bouchers charcutiers de Chimay, la vice-présidence de la Maison du tourisme de la botte du Hainaut… Mais pour les autres mandats, il devra, puisque leur nombre sera limité par la législation wallonne, faire un choix. Lequel ?

Il optera pour l’AIESH (Association intercommunale d’électricité du Sud-Hainaut), qui couvre la botte du Hainaut et une partie de Couvin (province de Namur),  » parce qu’elle tient compte des spécificités de nos communes rurales, avec des kilomètres de câbles pour desservir parfois quelques maisons seulement « . Ensuite, pour le Centre de santé des Fagnes,  » notre hôpital qui correspond réellement à notre bassin de vie, loin des centres urbains « . Et puis pour l’Igretec, l’intercommunale de développement économique basée à Charleroi,  » parce qu’il faut faire entendre la voix des communes les plus éloignées, qui ne sont pas la priorité « . Et enfin pour l’abattoir, parce que,  » même si les gens ne s’en rendent pas compte, c’est un outil économique très important dans une région agricole comme la nôtre « .

M.D.

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