L'Aula Magna, l'un des nombreux espaces culturels de Louvain-la-Neuve. © hatim kaghat

L’art d’être différents

A l’inverse d’Ottignies, sa sage moitié à réveiller, Louvain-la-Neuve est un aimant culturel qui rayonne pour deux. Théâtre Jean Vilar, ferme du Biéreau et street art en tête.

Ottignies qui dort, Louvain-la-Neuve qui vit. Cliché cruel… mais réel. David da Câmara Gomes ne le nie pas. Pourtant, son bureau ottintois d’échevin de la culture aux murs couverts d’affiches dessine une topographie culturelle de la zone à réveiller un mort.  » Sauf qu’il existe un profond hiatus entre Ottignies et Louvain-la-Neuve en terme d’offres mais aussi de demandes culturelles « , analyse notre hôte.

La cité universitaire a rapidement voulu être une ville et s’est équipée mieux et plus vite que d’autres entités brabançonnes  » avec le théâtre Blocry, le théâtre Jean Vilar, l’Aula Magna, le Cinéscope, la ferme du Biéreau… soit une capacité de 6 000 places et une sympathique suroffre quotidienne de spectacles, films, pièces. Tandis qu’Ottignies vivote classiquement avec un centre culturel, une bibliothèque, une maison des jeunes… Réveiller tout cela prend du temps « . Cela passe  » par une relance de la vie associative, folklorique et culturelle, le fait de relancer des lieux. Les Ottintois délaissent le théâtre en wallon, le cercle d’histoire, les chorales au grand dam des associations « , constate l’échevin aux multiples casquettes.

Le gros morceau reste la pépinière Louvain-la-Neuve, toujours très porteuse. A moins que le nouveau hall culturel de Wavre lancé en 2018 (lire aussi ci-contre) n’altère l’attractivité louvaniste ? L’édile balaie cet augure :  » Au contraire, cela renforcera le bipôle Wavre/Ottignies-LLN. Un bâti continu notamment culturel est en train de se fortifier sur la vallée de la Dyle, de Court-Saint-Etienne à Wavre. Ce que chacun fait de grand bénéficie à tous. Et entre le hall culturel wavrien et Louvain-La-Neuve, il y a une solide passerelle : le théâtre Jean Vilar qui va alimenter les deux scènes et fournira à Wavre 40 spectacles par an.  »

Fresques et résidence d’artistes

L’autre acteur culturel d’avenir, c’est la ferme du Biéreau.  » D’ici à 2030, le lieu à vocation musicale connaîtra un nouvel élan à travers une structure rénovée de ses bâtiments, des écuries au corps de logis. Ce dernier pourrait servir de résidence d’artistes.  » L’échevin veut aussi accentuer la filière arts plastiques, pour laquelle il a à coeur de concrétiser une section au sein d’une académie intercommunale avec Court- Saint-Etienne. Et mettre plus d’oeuvres au service de l’esthétique urbaine.

 » C’est déjà le cas avec le musée de sculptures en plein air du côté du parc scientifique de Louvain-la-Neuve. Chaque année, une société du coin doit fournir une nouvelle oeuvre à y exposer. Et puis, il y a le street art auquel Louvain- la-Neuve se prête si bien avec notamment les fresques murales laissées par le festival Kosmopolite Art Tour en 2012. On veut le faire revenir en 2018.  »

Mais pas seulement lui. L’échevin de la culture lorgne aussi sur l’AKDT, académie internationale d’été qui, en août, propose un cycle de dizaines de stages et formations pour tous (arts plastiques, danses et musiques du monde et arts du spectacle).  » L’activité de l’AKDT est délocalisée dans toutes les provinces… sauf en Brabant wallon. J’ambitionne que Ottignies-LLN devienne l’antenne de cet événement, confie David da Câmara Gomes. Nous avons l’infrastructure, le cadre et l’envie pour l’accueillir chaque été.  »

Par Fernand Letist

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