L’ancienne cité sucrière transforme son glucose

La réhabilitation des 140 hectares de l’ex-Raffinerie tirlemontoise et de ses environs franchit les étapes. Il y aura du logement, de l’activité économique et une réserve naturelle. Reste à affronter une longue procédure.

Cent quarante hectares, c’est un sacré paquet de mètres carrés. Qui, depuis la cessation des activités de la sucrerie, en janvier 2004, demandent à être réaffectés. Quatre années plus tard, en mars 2008, la Région wallonne met 5 millions d’euros sur la table et rachète tout le foncier appartenant à la Raffinerie tirlemontoise, propriété du groupe allemand Südzucker. Avant que les consultants d’AXcess, en collaboration avec le bureau d’avocats DLA Piper, ne soient invités par la Région (via son bras armé la Sarsi, Société d’assainissement et de rénovation des sites industriels du Brabant wallon) à concilier les points de vue. Le nombre d’acteurs autour de la table est tel, entre la Région évidemment, la commune, l’intercommunale du Brabant wallon (IBW), la société d’habitation Notre maison ou encore l’association Environnement Dyle, que la mission n’a rien d’une partie de plaisir.

Une réserve naturelle riche et ouverte

Conclusions : on a fini par s’entendre sur les zones à réaffecter.  » Si on avait écouté l’IBW, il aurait fallu faire 140 hectares d’activité économique, commente Raphaël Pollet, administrateur délégué d’AXcess, sourire en coin. Mais si on s’en était tenu à ce que voulait Environnement Dyle, il aurait fallu faire une réserve naturelle sur la totalité du site.  » La poire a donc été coupée en deux. Voire en trois. Et les fonctions seront multiples : du logement mixte (plus un home) sur les 12 hectares composés par la ZACC (Zone d’aménagement communal concerté) Pavé Saint-Joseph et par le périmètre toujours appelé  » la maison du directeur et son parc  » ; 18 hectares dédiés à de l’activité économique, préférentiellement compatible avec son environnement, sur la zone de la dalle (l’usine a presque été totalement démontée) et, à terme, sur la zone des silos qui restent actuellement utilisés par la Raffinerie tirlemontoise pour l’entreposage ; et enfin une réserve naturelle sur 66 hectares.  » Jadis, ces zones étaient occupées par les bassins de décantation, explique le mayeur libéral Gérard Couronné. Ce qui a amené dans cet espace une faune et une flore qu’on ne retrouve pas ailleurs en Brabant wallon. La nature, aidée par la sucrerie, a créé en 140 ans quelque chose que nous ne voulons pas détruire, et que nous souhaitons en outre rendre accessible au public.  » D’où l’idée de cette réserve domaniale, qui serait l’une des plus grandes de Wallonie. A ces fonctions il faut encore ajouter les dix hectares de  » compensation planologique « , qui permettent, si besoin est, à la commune d’ajouter une zone d’activité économique en dehors du site. La demande étant importante, notamment pour des activités n’étant pas vraiment compatibles avec l’environnement proposé dans le site des sucreries (réserve naturelle plus logements), il se pourrait bien que ces hectares soient utilisés dans le futur.

G.V.

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