La coiffe de Moctezuma, l'empereur qui régnait depuis déjà quinze ans quand une petite troupe espagnole sous le commandement de Hernán Cortès pénétra dans le royaume aztèque. © WELTMUSEUM WIEN

L’AMÉRIQUE LATINE CHERCHE SA VOIE

Il ne fallut qu’une poignée de soldats à l’Espagne pour se bâtir un immense empire colonial en Amérique du Sud, qui se perpétuera trois siècles durant. Si la conquête a fait certes couler beaucoup de sang au XVIe siècle, les guerres d’indépendance des XIXe et XXe siècles ont généré aussi énormément de violences.

L’EXTINCTION DES CIVILISATIONS AZTÈQUE ET INCA

Moctezuma régnait depuis seize ans sur l’empire des Aztèques lorsque Hernán Cortés et ses conquistadors espagnols accostent en 1519 au port de Veracruz. Quand les Espagnols atteignent Tenochtitlan, la capitale des Aztèques, les rapports entre les autochtones et les nouveaux venus s’établirent initialement de façon pacifique. En juin 1520, les Aztèques assiégés risquent le tout pour le tout en tentant d’anéantir la garnison espagnole cantonnée dans leur capitale. Tenant l’empereur en son pouvoir, Cortés le fait alors intervenir comme médiateur.

La suite demeure assez floue. A en croire les Espagnols, Moctezuma monta sur un toit pour appeler son peuple à se calmer. Il n’aurait apparemment pas été reconnu, fut frappé à la tête par une pierre et mourut sur le coup. Selon une autre thèse, il aurait été supprimé par les Espagnols dans la pagaille ambiante. La mort de leur souverain ayant décuplé la hargne des Aztèques, les Espagnols durent s’éloigner de Tenochtitlan pour quelque temps.

Moctezuma fut remplacé par son neveu Cuitláhuac qui ne tarda pas à mourir de la variole, une maladie très contagieuse importée sur le nouveau continent par les Espagnols. Les Aztèques furent si nombreux à être décimés par cette épidémie qu’au lendemain de Noël 1520, Cortés jugea ses forces suffisantes pour lancer une attaque finale contre Tenochtitlan. Il lui fallut attendre encore jusqu’au mois d’août pour mettre au pas Cuauhtémoc, un autre neveu de Moctezuma qui était entre-temps devenu le dernier empereur des Aztèques. A leur grande déception, les conquérants ne trouvèrent dans les décombres nulle trace des monceaux d’or et de pierres précieuses escomptés. Malgré les plus viles tortures, Cuauhtémoc et quelques nobles refusèrent obstinément de livrer à leur envahisseur le moindre indice sur le fabuleux trésor de Moctezuma. Lorsque Cortés se lança en 1524 dans une expédition à la découverte du Honduras, il prit la précaution d’emmener Cuauhtémoc. Leur quête fut stérile. Alerté sur les préparatifs d’un complot fomenté par les Aztèques, le commandant espagnol fit pendre Cuauhtémoc au début de 1525.

Initialement, les rapports entre les Aztèques et les étrangers espagnols s'étaient établis pacifiquement. Mais en 1520, des affrontements font rage à Tenochtitlan. Les Espagnols l'emporteront facilement sur des Aztèques très affaiblis par la maladie.
Initialement, les rapports entre les Aztèques et les étrangers espagnols s’étaient établis pacifiquement. Mais en 1520, des affrontements font rage à Tenochtitlan. Les Espagnols l’emporteront facilement sur des Aztèques très affaiblis par la maladie.

Le jour où Atahualpa, entouré de toute sa cour, vint à la rencontre de Pizarro, il apprit avec stupeur que son empire était en fait la propriété de la reine Jeanne de Castille, la mère de l’empereur Charles Quint. Outré, le souverain inca jeta à terre la Bible que lui tendait un ecclésiastique et les soldats espagnols ouvrirent alors le feu sur les Incas totalement pris au dépourvu. Dans la plus grande confusion, les guerriers incas se retrouvèrent isolés les uns des autres tandis que l’empereur et ses dignitaires furent capturés. Au départ, Atahualpa fut respectueusement traité par les Espagnols. Il leur inspirait même de la sympathie, mais Pizarro s’en méfiait, cherchant la première occasion pour s’en débarrasser.

Strangulation de l'empereur inca, Atahualpa en 1533. L'ordre a été donné par Francisco Pizarro qui venait juste d'entamer la conquête de l'empire inca (Pérou et Equateur).
Strangulation de l’empereur inca, Atahualpa en 1533. L’ordre a été donné par Francisco Pizarro qui venait juste d’entamer la conquête de l’empire inca (Pérou et Equateur).

Soupçonnant Pizarro de vouloir replacer Huascar sur le trône des Incas, Atahualpa fit assassiner son demi-frère par noyade, donnant toutes les raisons à Pizarro de faire juger et condamner à mort le dernier empereur inca. La seule clémence accordée à Atahualpa lui évita le bûcher, pourtant habituellement réservé aux païens. Au lieu de quoi il fut garrotté à mort.

PAS DE PITIÉ POUR LES LIBÉRATEURS

Simón Bolivar, José de San Martin et Antonio José Sucre, ces trois figures emblématiques de la lutte pour l’émancipation de l’Amérique du Sud au premier quart du XIXe siècle, n’eurent pas que des sympathisants. Comment imaginer le contraire, du reste, parlant d’un continent où libéraux et conservateurs, unionistes et fédéralistes prenaient fait et cause pour des visions diamétralement opposées. Bolivar mourut quand la situation dans son pays lui était devenue intolérable, Sucre fut assassiné et San Martin passa le restant de ses jours en exil volontaire en Europe.

Tout juste désigné comme président de la Grande Colombie libérée du joug espagnol, Simón Bolivar échappa le 25 septembre 1828 à un complot contre sa vie. Malade toute la journée, il se retira assez tôt dans ses appartements privés au palais présidentiel de Bogota. Il fit mander sa maîtresse Manuela Sáenz pour lui tenir compagnie. Mue par un pressentiment, Manuela continua à veiller après que son amant se fut endormi. Au cours de la nuit, soudain alertée par les chiens qui aboyaient dans la cour, elle repéra des hommes en train de forcer la porte d’entrée du palais. Manuela réveilla Bolivar et l’aida à s’échapper par la fenêtre. Confronté quelque temps plus tard à la fronde de ses plus fidèles généraux, Bolivar jeta l’éponge. Il rassembla ses biens personnels, se préparant à trouver refuge en Europe. La dégradation de sa santé ayant contrecarré ses plans, il apprit alors la mort de Sucre, son plus proche compagnon de lutte pour la libération du continent, assassiné en juin 1830. Anéanti par la nouvelle, et trop souffrant pour supporter la traversée vers l’Europe, Bolivar succomba à la tuberculose fin 1830.

Le héros de la Libération et président de la Grande Colombie Simón Bolivar avec sa maîtresse Manuela Sáenz. En septembre 1828, tous deux ont échappé de justesse à une tentative d'assassinat.
Le héros de la Libération et président de la Grande Colombie Simón Bolivar avec sa maîtresse Manuela Sáenz. En septembre 1828, tous deux ont échappé de justesse à une tentative d’assassinat.© TEXTILE MUSEUM, BOGOTA

Sucre, qui avait été le plus précieux général de Bolivar dans leurs combats contre les forces espagnoles, ne parviendrait jamais en tant que chef d’Etat à maîtriser l’antagonisme des factions rivales. Conscient de ses limites, il abdiqua le 18 avril 1828 en tant que président de Bolivie. A la requête de son mentor Bolivar, Sucre partit pour Bogota dans le but de renforcer l’unité de la Grande Colombie comme président du Congrès. Mais la division qui régnait au sein de l’institution ne fit que s’aggraver. Farouchement opposés aux positions unitaristes de Sucre, ce sont surtout les fédéralistes radicaux qui ne demandaient qu’à l’écarter de la scène politique.

Le 4 juin 1830, tandis qu’il rentrait chez lui, Sucre et cinq compagnons furent pris en embuscade sur un chemin forestier peu sûr, voisin de la frontière entre l’Equateur et le Pérou. Sucre prit trois balles, dont une en plein coeur. Le corps du général demeura 24 heures à l’abandon avant d’être enseveli dans une tombe de fortune. Septante ans plus tard, ses restes furent transportés à la Cathédrale métropolitaine de Quito, où il leur fallut encore 32 ans avant d’être transférés dans le mausolée où ils reposent depuis lors. Un de ses meurtriers fut exécuté et un second mourut en détention. Quant aux commanditaires présumés du crime, ils ne furent jamais inquiétés.

Le général Antonio José Sucre était le bras droit de Bolivar durant la guerre d'indépendance contre les Espagnols. Président bolivien, il n'est pourtant pas parvenu à concilier les différents partis rivaux. Il a été assassiné le 4 juin 1830.
Le général Antonio José Sucre était le bras droit de Bolivar durant la guerre d’indépendance contre les Espagnols. Président bolivien, il n’est pourtant pas parvenu à concilier les différents partis rivaux. Il a été assassiné le 4 juin 1830.

DIX ANS DE RÉVOLUTION AU MEXIQUE

En 1910, le général Porfirio Diaz est élu pour la septième fois consécutive président du Mexique. Sur cette période d’une bonne trentaine d’années, seule une toute petite élite a prospéré grâce à la paix et la stabilité sous son régime autoritaire. L’écrasante majorité de paysans sans terre croupit en revanche dans la misère en subissant son joug dictatorial. Dans le courant de 1911, la contestation gronde dans tout le pays et, avec l’aide d’une partie de la bourgeoisie qui aspirait à des réformes, le peuple parvient à chasser Diaz. Le Mexique sombre aussitôt dans une des ères les plus chaotiques de son histoire, qui perdurera jusqu’en 1920.

Au début, le retrait de Diaz offrait pourtant des perspectives prometteuses. Issu d’une des plus riches familles du pays, Francisco Madero accède à la présidence en novembre 1911, avec 98 % des voix. Avec les meilleures intentions et des projets tout aussi louables, il ne parviendra cependant pas à réformer l’enseignement ni à redistribuer les terres en faveur des paysans les plus pauvres. Conservateurs ou réformistes, tous se retournent contre lui, les uns pour avoir destitué leur chef Porfirio Diaz, les autres parce que les réformes promises n’ont réellement livré que de bien maigres résultats.

Le 9 février 1913 débute La Decena Trágica, la Décennie tragique. Tant dans la capitale que dans le reste du pays, un coup d’Etat impose la loi du plus fort. Dans cette période tumultueuse, trois hommes vont jurer sa perte : Huerta, le ministre de la Défense, qui a honteusement abusé de la naïveté du président Madero ; Félix Diaz, le fils du président destitué ; et l’ambassadeur des Etats-Unis, Henry Lane Wilson, en qualité d’intermédiaire. Trahissant leur soutien à Madero, ils le forcent à abdiquer. Ils promettent au président de le laisser quitter le pays sain et sauf avec toute sa famille, mais il n’en sera rien. Madero et son frère sont emmenés en fourgon militaire dans une prison proche de la capitale et mis à mort. Officiellement, ils auraient été abattus en tentant de s’évader, mais personne n’a jamais douté qu’il ne s’agisse d’une exécution pure et simple.

La dépouille d'Emilio Zapata exposée à Cuautla en avril 1919. Zapata a été assassiné par balle par un soldat qui en avait reçu l'ordre du président Carranza.
La dépouille d’Emilio Zapata exposée à Cuautla en avril 1919. Zapata a été assassiné par balle par un soldat qui en avait reçu l’ordre du président Carranza.© ARCHIVO CASASOLA, HIDALGO, MEXICO

Huerta ne s’est maintenu que quelques mois au pouvoir. La présidence de son successeur Venustiano Carranza durera plus longtemps, sans pour autant réinstaurer la paix dont le Mexique a tant besoin. Les relations avec le grand voisin américain se sont envenimées également. Face à la perspective des élections présidentielles de 1920, Carranza se résout à réduire au silence une fois pour toutes Emiliano Zapata, son adversaire le plus tenace. Sous quelque faux prétexte, le président parvient à attirer Zapata dans une hacienda reculée. Le 10 avril 1919, en début d’après-midi, Zapata se présente comme convenu avec dix hommes devant l’entrée de la propriété. Laissant les membres de son escorte monter la garde à l’extérieur, Zapata s’attend à recevoir les honneurs militaires et se dirige donc paisiblement vers le régiment présidentiel attroupé dans la cour. Les trompettes résonnent, mais au moment même où Zapata se prépare à pénétrer dans l’hacienda, les soldats pointent brusquement leurs fusils sur lui et sa troupe et les massacrent sans leur laisser la moindre chance.

Mais Carranza a entre-temps perdu quasi tout son crédit. Lorsqu’il épaule son homme de paille Ignacio Bonillas dans la course à l’élection présidentielle de 1920, ses meilleurs généraux déclenchent une rébellion sous l’impulsion d’Alvaro Obregón. Carranza s’efforce de sauver les meubles. Remplissant dix wagons d’objets de valeurs et de documents appartenant à l’Etat mexicain, il prend la fuite dans l’espoir de s’embarquer à Veracruz. Mais sur la route, le commandant de l’escorte présidentielle en charge de l’organisation du voyage fait dérailler le train. Carranza fuit à cheval dans les montagnes mais il sera intercepté et éliminé avant d’atteindre sa destination.

Exécution de José de Léon Toral qui a assassiné Obregón, général et président mexicain, lors d'une garden party à l'entame de son deuxième mandat présidentiel en juillet 1928.
Exécution de José de Léon Toral qui a assassiné Obregón, général et président mexicain, lors d’une garden party à l’entame de son deuxième mandat présidentiel en juillet 1928.© PHOTOGRAPHIE DE PRESSE / ACMÉ

Carranza fut le dernier président du Mexique à être renversé par une révolte mais certes pas le dernier chef d’Etat à être assassiné. La Constitution mexicaine comportait une série d’articles dirigés contre l’Eglise catholique qu’aucun président n’avait vraiment pris à bras-le-corps jusquelà. Mais Plutarco Elías Calles, qui succède à la présidence d’Obregón, est beaucoup plus déterminé. Il fait interdire les processions religieuses, expulser les prêtres et les nonnes de nationalité étrangère, fermer les monastères et les écoles catholiques. L’archevêque du Mexique réagit à ces atteintes en promulguant la suspension du culte pendant trois ans. Pour la première fois depuis l’arrivée des Espagnols au Mexique, la messe n’est plus donnée et les enfants ne sont plus baptisés.

Augusto César Sandino
Augusto César Sandino

L’été suivant, Obregón est réélu pour succéder à Calles. Le 17 juillet 1928, il célèbre le début de son second mandat autour d’un grand banquet en compagnie de multiples politiciens et fonctionnaires soucieux de se placer dans la nouvelle administration. José de León Toral, un jeune caricaturiste d’une vingtaine d’années, circule entre les tables pour croquer les personnalités présentes. Il se dirige vers la table d’honneur pour montrer ses dessins au nouveau président. Obregón l’invitant d’un signe à s’approcher, Toral saisit un pistolet et lui tire dessus à quatre reprises. Obregón, mort sur le coup, n’effectuera donc pas son deuxième mandat.

D’après les aveux du meurtrier, son acte semble avoir été motivé par la politique anticatholique du gouvernement mexicain. Le procès s’est déroulé dans une ambiance survoltée et les jurés étaient même armés lors des audiences. Toral fut condamné à mort et une nonne accusée de lui avoir inspiré son crime à vingt ans de prison.

LES SANDINISTES CONTRE LES SOMOZA

Trois pays d’Amérique centrale se sont retrouvés sous la coupe de dynasties familiales pendant des décennies. Les Duvalier à Haïti, les Trujillo en République dominicaine et les Somoza au Nicaragua. Anastasio Somoza García et ses deux fils, Anastasio et Luís, se sont maintenus au pouvoir presque sans interruption entre 1936 et 1979.

L’inquiétude des Etats-Unis face à la situation chaotique du Nicaragua a entraîné l’installation d’un contingent limité de marines américains dans le pays en 1911. Leur présence militaire se poursuivra jusqu’en 1933. A travers toute cette période d’occupation, les Américains se sont retrouvés aux prises avec les guérilleros d’Augusto César Sandino qui, comme les troupes de Fidel Castro un quart de siècle plus tard, menaient leurs opérations depuis l’arrière-pays en se spécialisant dans une tactique d’embuscades.

En 1932, des élections démocratiques placent au pouvoir le président Sacasa. Espérant mettre fin aux combats, celui-ci propose aux combattants de Sandino de rendre les armes contre la promesse d’être amnistiés et de bénéficier de la réforme agraire qu’il se prépare à mettre en oeuvre. Ayant accepté les conditions de l’offre, Sandino se rend le 21 février 1934 au palais présidentiel à l’invitation de Sacasa. Mais au moment de quitter le domaine présidentiel, Sandino est arrêté en compagnie de son père et de son fils et les trois hommes sont froidement exécutés.

Les responsables de leur mort étaient des membres de la Garde nationale, une milice créée par les Américains et commandée par Anastasio Somoza García. Ayant reçu une formation militaire aux Etats-Unis,  » Tacho  » Somoza, comme on le surnommait à l’époque, sera élu en 1937 pour un premier mandat à la présidence du Nicaragua. A l’exception d’une brève période, il se maintiendra à la tête de l’Etat jusqu’en 1956, lorsqu’il sera à son tour assassiné par Rigoberto López Pérez, un jeune poète proche des militants de la future Frente Sandinista de Liberación Nacional,  » Front sandiniste de libération nationale « , qui perpétue les idéaux de Sandino depuis sa mort en 1934.

La situation chaotique du Nicaragua était telle que les Américains ont jugé une présence militaire nécessaire jusqu'en 1933. Ici, quelques Marines tiennent un drapeau qu'ils ont ravi aux guérilleros sandinistes.
La situation chaotique du Nicaragua était telle que les Américains ont jugé une présence militaire nécessaire jusqu’en 1933. Ici, quelques Marines tiennent un drapeau qu’ils ont ravi aux guérilleros sandinistes.

Si Somoza a bel et bien quitté la scène, ses fils Luís et Anastasio ont gardé la mainmise sur le pays au-delà des vingt années suivantes. Dans les années 1970, ils ont pourtant progressivement perdu une grande partie de leur prestance et de leur pouvoir parallèlement à la montée du sandinisme. En juillet 1979, leur temps est révolu. Les sandinistes forcent le dernier des Somoza à fuir la capitale Managua. Anastasio se réfugie au Paraguay mais il y sera tué un an plus tard par un commando sandiniste. Une fois au pouvoir, les sandinistes ont eu la sagesse d’ouvrir leurs rangs à d’autres factions progressistes. Daniel Ortega, leur leader, a été élu président une première fois en 1988. Malgré plusieurs interruptions, il est toujours en fonction à l’heure actuelle.

Anastasio Somoza Garcia a trouvé chez les Américains un allié militaire. Avec le soutien des Etats-Unis, il a été président du Nicaragua de 1937 à 1956. Somoza a été assassiné par un membre du front sandiniste de libération nationale.
Anastasio Somoza Garcia a trouvé chez les Américains un allié militaire. Avec le soutien des Etats-Unis, il a été président du Nicaragua de 1937 à 1956. Somoza a été assassiné par un membre du front sandiniste de libération nationale.

MEURTRE DE L’ARCHEVÊQUE ROMERO

A l’image des autres républiques centraméricaines, le Salvador, formellement, était une démocratie mais il n’avait quasi jamais connu de gouvernement civil. En 1979 et 1980, l’Etat était aux mains d’une junte conservatrice. A cette époque, le Salvador plonge dans une longue guerre civile où les milices d’extrême droite des  » escadrons de la mort  » se livrent aux exactions les plus meurtrières. Consacré archevêque de la capitale San Salvador en 1977, Oscar Romero luttait ouvertement contre les injustices sociales et ses critiques publiques contre toute forme d’oppression, qu’elle soit le fait de la droite ou de la gauche, lui ont valu une grande notoriété auprès de la population extrêmement pauvre du pays. Dans de telles conditions, Romero s’attendait forcément à attirer les foudres de l’extrême droite.

Quelques instants après l'attentat perpétré par les
Quelques instants après l’attentat perpétré par les  » escadrons de la mort  » contre l’archevêque Romero. Ces activistes d’extrême droite ont fait irruption dans la cathédrale durant un office le 24 mars 1980.

Le 23 mars 1980, l’archevêque pousse la résistance encore un cran plus loin en appelant publiquement les soldats de la Garde Nationale à refuser de prendre part aux répressions qui décimaient la population rurale. Le lendemain, des escadrons de la mort font irruption dans la cathédrale et abattent l’archevêque pendant qu’il célébrait la messe, à la plus grande consternation du monde entier. Le pape Jean-Paul II a qualifié ce crime d’odieux et sacrilège. Mais contrairement à ce qu’espéraient beaucoup de catholiques, la béatification du martyr n’aurait guère lieu avant longtemps. Il faudra attendre le 23 mai 2015 pour que Romero soit effectivement béatifié par le pape actuel, François.

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