L’administration fédérale : pas toujours le meilleur choix

A diplôme égal, les fonctionnaires sont loin d’être tous logés à la même enseigne. Un ingénieur aura plutôt intérêt à travailler pour la Région de Bruxelles-Capitale. Mais un bachelier progressera mieux en Wallonie.

Tenté par une carrière dans la fonction publique ? Attention, toutes les administrations ne se valent pas. Mais laquelle choisir dans la lasagne institutionnelle belge ? Flandre, Wallonie, Région de Bruxelles-Capitale, Fédération Wallonie-Bruxelles/Communauté française… Le SPF Personnel & Organisation s’est également penché sur les différences de traitements entre le fédéral et ces niveaux de pouvoir. Dans ce volet, la comparaison ne s’est plus effectuée selon la réalité des rémunérations pratiquées, mais sur la base d’une  » carrière idéale  » au sein de ces administrations. En gros, un parcours sans faute satisfaisant à toutes les conditions d’ancienneté requises.

Verdict : contractuels comme statutaires, les niveaux A (master) sont en moyenne mieux lotis au fédéral. Du moins au stade du recrutement. Exemple : un attaché fédéral (A1) comptant cinq ans d’ancienneté touchera 46 255 euros brut par an, qu’il soit statutaire ou contractuel. A Bruxelles : 45 210 euros. En Flandre (adjoint du directeur) : 43 962 euros. En Wallonie : 42 154 euros. En Fédération Wallonie-Bruxelles (attaché principal) : 45 145 euros.

C’est après que les choses se compliquent. Pour les contractuels, la Wallonie prévoit des possibilités de carrière bien plus vastes, au point de surpasser très vite les conditions pratiquées au fédéral. Avec quinze ans d’ancienneté, le même attaché contractuel toucherait 54 027 euros brut par an au fédéral, mais pourrait atteindre 74 687 euros dans le sud du pays ! Il s’agit toutefois d’un exemple très théorique.

Pour les diplômes spéciaux (ingénieur, médecin, informaticien), les Régions prévoient par ailleurs un grade de recrutement et des possibilités de promotion souvent plus intéressantes qu’à l’échelon fédéral. C’est notamment le cas pour les ingénieurs en Région bruxelloise, qui bénéficient d’une prime spécifique. Avec dix-neuf ans d’ancienneté, un statutaire toucherait dans la capitale 86 594 euros, contre 72 227 euros au fédéral. De manière générale, ces trois types de diplômés bénéficient dans les Régions de possibilités de promotion distinctes plus avantageuses que la classe A3 fédérale, surtout en Flandre et en Région bruxelloise. La Fédération Wallonie-Bruxelles constituerait pour eux le moins bon choix.

Aux niveaux B (bacheliers), chez les statutaires, le fédéral se distingue surtout par sa rémunération des experts en informatique. Dès sept ans d’ancienneté, les agents ICT peuvent atteindre 45 950 euros par an. A comparer, en Flandre, aux 34 732 euros d’un programmeur, voire au 43 073 euros d’un programmeur en chef. Mais il s’agit d’une exception. Pour les autres grades, les carrières en niveau B se révèlent nettement plus intéressantes au sein d’une autre autorité. D’autant que chacune prévoit des possibilités de promotion dans le niveau, ce qui n’est pas le cas au fédéral. Pour les agents nommés, la Fédération Wallonie-Bruxelles dispose ainsi de six échelles de traitement, entre gradué GQ1 (groupe de qualification 1) et premier gradué GQ3.

Et chez les contractuels ? Aux niveaux B toujours, le fédéral semble offrir les rémunérations les plus avantageuses. Une exception : la Région wallonne, qui prévoit des possibilités de carrière pour ce type de personnel. Pas simple de s’y retrouver.

E.R.

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