Le père de la street photography est décédé à 94 ans. © FRED STEIN ARCHIVE/GETTY IMAGES

L’adieu à Robert Frank

Quatre-vingt-trois photographies. C’est à travers ce florilège que Robert Frank (1924 – 2019) s’est fait connaître à la face du monde. Des images qui composent The Americans, ouvrage culte paru en 1958 montrant en noir et blanc la face B du rêve américain. Préfacé par Jack Kerouac, le livre a marqué l’inconscient collectif en ce qu’il constitue l’une des premières charges contre la société de consommation.

A travers les villes et les campagnes, Frank a élaboré la grammaire d’une pratique nomade qui, un jour, allait porter le nom de street photography. S’il ne fallait retenir qu’un cliché, ce serait probablement ce bus public pris de l’extérieur dans lequel l’agencement des couleurs de peaux dit la discrimination raciale. Mais Robert Frank fut également un cinéaste au propos intéressant. En témoigne son documentaire Cocksucker Blues (1972), visible sur Internet, qui retrace depuis les coulisses la tournée de 1972 des Rolling Stones en Amérique du Nord. Cette petite pépite visuelle n’a jamais obtenu l’autorisation d’être diffusée (à l’exception de quatre projections par an, uniquement en présence du réalisateur) en raison de l’opposition ferme du groupe de Mick Jagger, dont les excès étaient ainsi étalés au grand jour. Disparu à 94 ans, Robert Frank laisse derrière lui une oeuvre majeure du xxe siècle.

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