» J’offre à la wallonie de faire la différence « 

Spécialiste du budget au CD&V, le député fédéral Hendrik Bogaert refuse de mêler le communautaire au budgétaire. Et renouvelle son deal financier à la Wallonie.

Le Vif/L’Express : Fédéral ou régionaux, tous les budgets piquent du nez. Le moment est-il propice pour une mise à plat du financement de toutes les entités du pays ?

> Hendrik Bogaert : Vu l’ampleur des déficits budgétaires, il faudra saisir l’occasion de repenser la loi de financement. Mais à moyen terme, pas dans l’immédiat.

Le communautaire ne risque-t-il pas de s’inviter dans la discussion budgétaire ?

>Ces deux dossiers doivent être abordés de manière distincte.

Mais la Flandre acceptera-t-elle d’apporter un soutien inconditionnel à l’effort budgétaire demandé par le Premier ministre ?

>Herman Van Rompuy demande uniquement aux Régions le retour à l’équilibre budgétaire. Cet objectif est aussi bénéfique pour la Flandre. Des conditions seraient posées si le fédéral demandait à la Flandre un surplus.

Vous avez proposé un plan SOS Wallonie. Le marché mis en main : 34 milliards versés une fois par la Flandre à la Wallonie, contre l’indépendance socio-économique des deux Régions transformées en Etats membres d’une Union personnelle Belgique. Le plan tient toujours ?

>Plus que jamais. Le plan Marschall wallon souffre d’un manque de moyens financiers et de compétences, fiscales ou économiques. Je propose que soient versés jusqu’à 40 % du PIB wallon. Soit l’équivalent de quatre années de transferts solidaires Nord-Sud. De quoi permettre à la Wallonie de faire vraiment la différence !

Et en contrepartie ?

>Un transfert énorme de compétences vers les entités fédérées. C’est une très grande réforme purement socio-économique, dans un cadre belge, lequel serait limité à la Justice, la Défense, la police, la politique étrangère. Et où le roi garde son rôle.

Mais la crise et la catastrophe budgétaire ne rendent-elles pas ce plan impayable pour la Flandre ?

>Cette crise ne va pas durer dix ans. La Flandre retrouvera l’équilibre et des moyens dès 2010-2011. Quant à la Wallonie, une fois son équilibre budgétaire atteint, son problème de fond aura-t-il été résolu ? Je suis pessimiste. Voilà pourquoi ce plan, minutieusement préparé et calculé, est une chance historique. J’envisage de le traduire en proposition de loi.

ENTRETIEN : PIERRE HAVAUX

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire