Marleen Finoulst

 » J’ai eu du bol !

Je m’en souviens comme si c’était hier : je suis blottie dans le lit de mes parents qui, du haut de mes quatre ans, me paraît immense. J’y passerai une semaine interminable, terrassée par la rougeole. Je vois encore ma maman caresser mon front moite de fièvre – je délirais, sans doute, avec une température fluctuant entre 39 et 41 °C (avec une pointe à 41,7 °C). En suspens entre la vie et la mort, comme mes parents me l’ont raconté par la suite. La rougeole est une infection grave, qui tue un petit patient sur mille et provoque dans 10 à 20 % des cas d’autres problèmes tels qu’une otite ou une pneumonie, mais parfois aussi des complications tardives dramatiques mais heureusement très rares comme l’encéphalite. Moi, pour le coup, j’ai eu du bol.

L’infection par la rougeole dure environ deux semaines. Il n’existe pas de traitement pour la combattre.

La moitié des répondants de notre grande enquête, en particulier les jeunes, sont convaincus que la rougeole est une maladie bénigne… mais rien n’est moins vrai ! Pour rappel, il s’agit d’une infection hautement contagieuse qui commence par une rhinite, une toux, une conjonctivite et l’apparition de petites taches blanches sur la muqueuse buccale. L’éruption rouge vif caractéristique débute ensuite derrière les oreilles avant de se propager rapidement au reste du corps, confluant en larges zones qui virent au violet, le tout accompagné d’une fièvre qui peut être dangereusement élevée. Au total, l’infection s’étale sur environ deux semaines. Il n’existe pas de traitement curatif, mais nous disposons depuis 1985 d’un excellent vaccin.

L’Organisation Mondiale de la Santé s’était fixé pour objectif d’éradiquer la rougeole (et la rubéole) dans nos régions à l’horizon 2015, ce qui supposait qu’au moins 95 % des enfants soient complètement vaccinés. La vaccination contre la rougeole se fait en deux piqûres, la première à l’âge d’un an, la seconde vers 11-12 ans ; dans notre pays, le taux de couverture de 95 % visé par l’OMS est largement atteint pour la première dose… mais, hélas, pas pour la seconde (et c’est particulièrement vrai en Belgique francophone), ce qui explique les épidémies auxquelles nous avons été confrontés en 2011, 2012 et 2017. Le reste de l’Europe ne fait pas beaucoup mieux et l’OMS vient d’ailleurs, en ce mois d’août 2018, de tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme : au cours des six premiers mois de l’année, pas moins de 41.000 enfants et adultes ont contracté la maladie et plusieurs dizaines de patients y ont laissé la vie.

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