Israël – Palestine : l’impossible paix (1)

Le transfert officiel de l’ambassade américaine, le 14 mai, a engendré des images surréalistes : côté israélien, à Jérusalem, des scènes de liesse ; côté palestinien, à Gaza, des scènes de guerre et de chaos. Gaza, où se sont fait face une armée surpuissante et entraînée tirant à balles réelles d’une part, des manifestants brûlant des pneus et lançant des pierres, d’autre part. Entre les belligérants, un mur de haine, un gouffre d’incompréhension… Sans même évoquer le fond du problème, est-ce être antisémite ou anti-israélien que d’affirmer que la riposte de Tsahal a été excessive et disproportionnée ? Faut-il être propalestinien, voire pro-Hamas, pour estimer qu’en tuant des dizaines de personnes (dont des enfants), l’Etat hébreu a violé gravement les droits de l’homme sous prétexte de défendre ses frontières ? Le transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem n’est que l’arbre qui cache la forêt : le statut de la ville dite sainte et celui des territoires occupés est au coeur même du conflit israélo-palestinien. En prenant parti en faveur de Netanyahou, du Likoud et de ses alliés, des colons ainsi que des ultrareligieux, Donald Trump et les Etats-Unis ont perdu non seulement leur rôle d’arbitre mais aussi tout crédit aux yeux de la communauté internationale. Désormais, la création de deux Etats indépendants ayant Jérusalem pour capitale commune est plus que jamais une utopie. La politique du fait accompli et celle du plus fort sont les fossoyeurs d’un bien hypothétique processus de paix… Pour inverser cette spirale négative et meurtrière, il faudrait qu’Israël et tous ceux qui ont contribué à sa création admettent que la Palestine d’avant 1948 n’a jamais été une terre sans peuple, mais aussi que l’immense majorité des Palestiniens de 2018 sont à présent, à leur tour, un peuple sans terre. Sans quoi, les germes de la rancoeur, de la destruction et de la violence la plus extrême continueront à croître sans fin.

Il n’est pas donné suite aux lettres ouvertes ou portant des adresses incomplètes. La rédaction raccourcit certaines lettres pour permettre un maximum d’opinions.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire