» Investir à LLN ? Aucun risque de se planter « 

Hôtel, auberge de jeunesse, logements, hôpital, salle de spectacle : où s’arrêtera le développement de Louvain-la-Neuve ? Les projets s’y multiplient. Tour d’horizon.

« Les promoteurs frappent à ma porte chaque semaine. Un luxe dont peu de villes peuvent se targuer. Il faut dire que le risque de se planter en investissant à Louvain-la-Neuve est quasi inexistant. Cela facilite les investissements…  » Philippe Barras, le directeur de l’INESU, le bras immobilier de l’UCL, est un homme envié. Rien ne se construit à Louvain-la-Neuve sans son aval (l’université est propriétaire du foncier). Pas étonnant s’ils soient nombreux à lui faire la cour. Avec des succès divers toutefois, puisque cet ancien directeur du TEC Brabant wallon n’hésite pas à trancher dans le vif, histoire que le développement urbain ne s’écarte pas trop des principes fondateurs.

Une chose est sûre aujourd’hui : Louvain-la-Neuve s’étend et comble ses dents creuses. Partez six mois à l’étranger et vous ne la reconnaîtrez pas. Des chantiers aux quatre coins de la ville. Difficile de ne pas voir la mutation, en son centre comme en périphérie. Le phénomène n’est pas nouveau. Mais il s’amplifie.  » Cela a démarré dans la foulée des réalisations de Wilhelm & Co, en 2005 (l’Esplanade, les cinémas et la rue Charlemagne), se rappelle Philippe Barras. Ces investissements ont permis de remettre Louvain-la-Neuve sur la carte du Brabant wallon. La mixité des fonctions et la qualité de vie séduisent les habitants et rassurent les investisseurs.  »

Première conséquence : la dalle, l’espace piéton du centre de Louvain-la-Neuve, ne cesse de s’étendre. Elle recouvrira d’ici à deux ou trois ans le petit ring – l’anneau central – qui entoure le centre urbain.  » On pourra alors dire que la boucle sera bouclée « , précise Philippe Barras. D’ici là, les pelleteuses auront du boulot. Du côté du lac, sur le parking situé à côté de l’Aula Magna, Eckelmans va ériger un hôtel de 85 chambres, des studios, un centre wellness, une résidence pour seniors et trois immeubles résidentiels.

L’UCL imagine également, d’ici à une dizaine d’années, recouvrir le parking situé à l’arrière de l’Aula Magna et y construire des logements. Du côté de la gare des bus, l’extension du théâtre Jean Vilar, une nouvelle salle en fait, a pris deux ans de retard suite à des problèmes de financement. Du logement étudiant sera érigé de part et d’autre de l’extension. Enfin, un immeuble résidentiel destiné aux travailleurs chinois (voir encadré) va recouvrir les voies de chemin de fer et la voirie, de manière à rejoindre le Vilar.

Extension de l’Esplanade

A l’avenir, il se pourrait que l’on recouvre l’entièreté des voies jusqu’à l’avenue du Ciseau, de manière à y construire du logement. Soit sur 400 mètres.  » Les parkings situés entre l’Ephec et la gare des bus sont un des derniers sites à réaménager, fait remarquer le bourgmestre Jean-Luc Roland (Ecolo). Aucun projet n’existe actuellement. Mais cela fait partie des réflexions futures.  »

En poursuivant sa route sur l’anneau central, on arrive du côté de L’Esplanade. Un projet d’extension de 30 000 m² (60 boutiques) est sur la table.  » La demande de permis sera introduite à l’automne « , précise Arnaud Bonnet, le directeur du développement Benelux de Klépierre.  » Deux pistes sont imaginées pour l’extension : au-dessus des voies de chemin de fer et sur un terrain situé devant la station Total, lance Philippe Barras. La question n’est pas encore tranchée.  »

En remontant vers la E411, on retrouvera sur la droite le quartier Courbevoie (500 logements) qui sera construit au-dessus du parking RER.  » Et juste à côté, avant la nationale 4, nous possédons encore un site d’un hectare (5 000 m²) pour un immeuble de bureaux. Nous souhaitons qu’il pose un geste architectural particulier, histoire de marquer l’entrée de Louvain-la-Neuve.  » Ajoutons qu’une auberge de jeunesse de 114 lits sera aménagée non loin de la gare. Ouverture programmée en 2016.

Pour le reste, tous les regards sont désormais tournés vers l’extension de Louvain-la-Neuve au-delà des boulevards qui l’entourent, puisque la majorité des terrains y ont trouvé une affectation. Entre la N4 et la E411, trente-deux hectares sont destinés à l’activité économique, le solde à une zone d’aménagement communal concerté. Deux possibilités existent pour cette zone : une grande salle de spectacle ou le déménagement de l’hôpital Saint-Pierre. La question n’est pas encore tranchée. La première option a la préférence de Jean-Luc Roland, la seconde de l’UCL. Enfin, dans le quartier Athéna, près de 500 logements sont prévus.

 » Nous avons une vue précise de ce que nous voulons et des perspectives de développement de Louvain-la-Neuve, note Philippe Barras. Tout est balisé et pratiquement planifié pour les dix, quinze prochaines années. C’est une de nos forces.  » Alors que Jean-Luc Roland précise :  » Nous sommes à la croisée des chemins. De nombreux permis sont en suspens : soit en attente d’une décision comme dans le cas de la révision du plan de secteur, soit attaqué devant le Conseil d’Etat comme pour le parking RER. Tout devrait se débloquer dans un sens ou dans l’autre d’ici peu.  »

Xavier Attout