Impressions genevoises

Une « Escale littéraire belge » invitait 20 de nos auteurs au bord du lac Léman, à Genève, en septembre 2001. Un tram sillonne en musique les rues de la ville suisse, pour rameuter la foule aux différentes manifestations de La Fureur de lire helvétique. On y lance joyeusement des programmes aux passants, qui n’en reviennent pas. En prime, une « Escale littéraire belge », prélude à plusieurs jours de croisements belgo-suisses. L’occasion de vraies rencontres, d’interrogations d’appartenance, de partages d’expériences et, surtout, d’un rapprochement entre des auteurs qui se connaissaient rarement. Sans oublier un public intrigué par ces personnalités venues du Nord. Certes, les Genevois pour qui Alain Berenboom, Emmanuèle Sandron, Thomas Gunzig, Elisa Brune, Nicolas Ancion, Caroline Lamarche ou même Pierre Mertens évoquent quelque chose se comptent sur les doigts de la main.

Et pourtant, ils sont tous là, une petite vingtaine d’écrivains qui, quelques jours plus tard, sont devenus moins étranges, moins étrangers. Dès l’ouverture, Jean-Luc Outers, écrivain et directeur de la Promotion des Lettres belges sourit en rencontrant l’Helvète Yves Laplace: « Nous avons écrit un livre presque identique! » Rien d’étonnant à tout cela: les Suisses et les Belges nagent dans les mêmes eaux périphériques de la francophonie. Cette invasion belge à Genève est, d’ailleurs, l’oeuvre d’une jeune ASBL suisse qui lançait ainsi sa première pierre à l’édifice de rapprochement entre les deux pays, qu’elle entend encourager dans tous les domaines artistiques.

De telles initiatives sont rares. « Cela n’arrive qu’environ deux fois par an, confirme Jean-Luc Outers. Cette année, il y a également eu une manifestation à Bordeaux (lire p. 41), le Carrefour des littératures, qui mettait la Communauté française à l’honneur. Nous n’intervenons jamais dans le choix des auteurs. » Les Bordelais ont ainsi invité des personnalités comme Guy Vaes, Jean-Pierre Verheggen, François Emmanuel, Daniel de Bruycker ou encore Françoise Mallet-Joris.

L’avantage de ce type d’événements est de donner un visage aux mots, ce qui ouvre souvent l’appétit de lectures. Dans le même esprit, des écrivains sont souvent invités isolément à l’étranger, notamment dans le cadre de résidences qui se soldent par une publication métissée. Parmi les fidèles, la Villa Belgica de Rome accueille chaque été plusieurs écrivains belges.

L.D.

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