Il était une fois Angela

Son goût du gothique – et son style vestimentaire parfois surprenant – lui ont valu d’être surnommée la  » sorcière blanche de la littérature britannique « . Trop peu connue en dehors de son Royaume-Uni natal, Angela Carter (1940 – 1992) dépoussière et radicalise le genre du conte de fées en le rendant sombre, éminemment féministe et moderne. Son univers romanesque puise dans le surréalisme, l’imaginaire médiéval et le réalisme romantique. Dans Le Magasin de jouets magique (1967), une petite fille riche aux manières de princesse se voit forcée, après la mort de ses parents dans un crash d’avion, d’emménager chez un vieil oncle londonien marionnettiste, ogre tyrannique. Se jouant des archétypes féminins, Angela Carter délivre les énergies de ses héroïnes et les place dans des labyrinthes de miroirs déformants. D’une humanité à la fois névrosée et libre, déterminée et ambiguë, ses romans, tout juste réédités en poche, produisent des étincelles de vie pure. Il y a en eux de la magie. Et, souvent, du génie.

Le Magasin de jouets magique, par Angela Carter, trad. de l’anglais par Isabelle D. Philippe, éd. Bourgois, 304 p.

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