Histoire et culture, noir sur blanc

Les imprimeurs et éditeurs Hoyois-Manceaux étaient spécialisés dans l’impression de livres destinés à l’enseignement. Leur travail a permis de sauvegarder une partie de l’histoire de la culture montoise du xixe siècle.

Quand j’étais enfant, il y avait des tas de livres chez mes parents, dont des ouvrages édités par Hector Manceaux. C’étaient de très beaux livres et certaines des couvertures étaient splendides. Plusieurs de ces ouvrages m’ont fasciné « , raconte Pierre Manceaux, un descendant de la famille.

L’aventure de ces livres commence au xviiie siècle avec Henri Hoyois. Né à Mons en 1749, il apprend les techniques de l’imprimerie dans divers ateliers. En 1772, il lance sa propre maison, tout en portant plusieurs casquettes : imprimeur, éditeur, libraire et poète. Passionné par son métier, Henri acquiert du renom et édite même à ses frais de nombreuses £uvres littéraires. Mais la situation financière de l’imprimerie est précaire. Henri cède son établissement en 1782 et quitte Mons avec sa famille. Direction : la Suisse.

La famille revient à Mons après le décès de Henri, en 1785. Son fils Henri-Joseph reprend le travail de son père en 1798. Il imprime des £uvres classiques, surtout destinées aux écoles. Il baptise d’ailleurs sa maison du nom de Librairie d’éducation. Henri-Joseph se retire en 1834. L’entreprise est divisée en deux : l’imprimerie échoit à son fils Emmanuel et la librairie, à sa fille Charlotte, épouse de Pierre-Louis Manceaux.

Emmanuel imprime plus de 300 ouvrages, journaux et recueils de chansons. Il veut redonner des couleurs aux presses montoises en imprimant des productions typographiques soignées et luxueuses. Il publie un grand nombre d’auteurs, d’érudits et d’historiens montois, notamment ceux de la Société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut, et ceux de la Société des bibliophiles belges, à Mons, dont il est l’un des fondateurs. Emmanuel édite aussi quelques ouvrages importants pour sa ville, comme Chronique du Hainaut et de Mons.

Tandis qu’Emmanuel renonce aux affaires en 1862, les Manceaux-Hoyois poursuivent l’aventure. En plus d’assurer la gestion de l’imprimerie, Charlotte et son mari se lancent dans l’imprimerie. Une centaine de volumes sortent de leurs presses.

Leur fils, Hector Manceaux, reprend l’affaire familiale en 1865 et continue à publier des ouvrages destinés à l’enseignement. Il est d’ailleurs échevin de l’Instruction publique de Mons de 1885 à 1888.

Hector remet son établissement en 1891 et l’entreprise familiale disparaît. Seuls les écrits restent, et le goût de l’enseignement : Philippe Manceaux est aujourd’hui professeur de français et d’histoire.

L. Du.

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