Hello Kiti et JLS !

Le Belge Juan Kiti a peint les titres des romans de Jean-Loup Sulitzer. Leur longue amitié suffit-elle à justifier cette drôle d’association ?

Voici seize ans, dans un tube vouant aux gémonies la société de consommation, Souchon chantait :  » On nous Paul-Loup Sulitzer, Ah le mal qu’on peut nous faire…  » Ce n’est pourtant que du bien que l’artiste autodidacte belge Juan Kiti souhaite ici à son vieil ami ex-homme d’affaires mais toujours écrivain  » Paul-Loup « . En illustrant, par des techniques mixtes, chacun des 38 best-sellers de Sulitzer, le peintre affirme avoir apporté sa pierre à la reconstruction du sexagénaire, victime d’un  » triple crash financier, physique et affectif  » au début du millénaire. Dans l’hôtel du Brabant wallon où pendent leurs créations communes (1), les deux compères ont expliqué leur duo. Bedonnant, doté d’une élocution toujours difficile, Sulitzer, qui a enduré un accident vasculaire cérébral après son inculpation, en 2000, dans l’Angolagate (un scandale politico-financier dont il se dit aujourd’hui entièrement blanchi), assure  » bien aimer  » ces toiles, qu’il n’a vues qu’en partie. Calé dans un fauteuil, le  » miraculé de la Salpêtrière « , comme il se nomme, préfère de loin cracher son fiel. Sur la justice française, qui l’a  » emm… pendant dix ans pour pas grand-chose « , et qui lui cherche désormais des poux fiscaux. Sur son ennemi Bernard Pivot,  » un nul, un écrivain raté « . Sur ses kilos superflus, lui qui fut jadis sacré homme le plus élégant à New York… Il y a quelque chose de pathétique à voir ce  » people  » avant la lettre, auteur au succès planétaire et roi du thriller économique (51 millions de livres vendus) prier son auditoire de lui poser des questions  » personnelles « , pour ensuite se justifier sans répit, tout en volant la vedette au peintre. Kiti n’en a cure. Sculpteur, compositeur, fabricant de bijoux et créateur de meubles contemporains, il explique que son nom d’artiste (il s’appelle en vérité Claude Dubois) est bien antérieur à la vogue du petit chat japonais Hello Kitty, puisqu’il l’a emprunté, voici trente ans, à une marque d’éponge à récurer qui traînait dans sa cuisine… Sa tendresse pour JLS est sincère, même si le personnage lui semble se prendre,  » un peu beaucoup pour une star « . Ces deux électrons libres avaient-ils besoin d’un coup de projecteur ? La main sur le c£ur, l’écrivain jure qu’il ne cherche aucune publicité –  » On s’occupe suffisamment de moi comme ça, en bien et en mal.  » Quant au peintre, il se moque des retombées de l’exposition.  » J’ai des milliers de clients dans le monde. Alors mes tableaux, tu vois, tu les achètes ou pas…  » (Ben dans ce cas on va dire plutôt pas.)

(1) De la plume au pinceau, du 15 mai au 26 juin, au Dolce, 135, chaussée de Bruxelles, à 1310 La Hulpe.

V.C.

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