Noémie Merlant et Adèle Haenel dans Portrait de la jeune fille en feu. © DR

Haenel crève l’écran

Omniprésente sur les écrans (elle était à l’affiche de trois films à Cannes : Le Daim, de Quentin Dupieux, Les héros ne meurent jamais, d’Aude-Léa Rapin et, surtout, le sublime Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma, qu’elle portait à l’incandescence avec sa partenaire, Noémie Merlant), Adèle Haenel aura aussi marqué l’année écoulée en brisant un silence assourdissant. Interrogée début novembre dans le cadre d’une enquête de Mediapart, la comédienne deux fois césarisée accusait le réalisateur Christophe Ruggia de  » harcèlement sexuel  » et d' » attouchements  » lorsqu’il l’avait fait débuter, encore mineure, dans Les Diables. Un coup de tonnerre, dont les répercussions devraient aller bien au-delà de la simple exclusion du cinéaste des rangs de la SRF, la Société des réalisateurs de films, en attendant une éventuelle saisie de la justice, aprèsla plainte déposée officiellement par l’actrice. Avec la prise de parole d’Adèle Haenel, c’est comme si le cinéma français entamait une délicate introspection en effet, son témoignage, soutenu de toutes parts, ayant déclenché une nécessaire prise de conscience alors même que le milieu était également secoué par l’affaire Polanski. Un peu comme si, deux ans après son lancement, le mouvement #MeToo s’était trouvé un visage et une voix dans l’Hexagone.

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