Guéant blanchit Reynders, mais…

Lorsqu’il a témoigné devant la commission d’enquête parlementaire belge, l’ancien ministre français de l’Intérieur a affirmé n’avoir jamais entendu ni vu Didier Reynders à propos du trio kazakh. Message bien reçu, mais attendu. Claude Guéant a, toutefois, reconnu devant les députés qu’il était intervenu personnellement pour régler le problème de rémunération des avocats de Patokh Chodiev. Cela, il pouvait difficilement le nier, alors qu’il était confronté aux multiples documents révélés par Le Vif/L’Express et De Standaard (nos éditions du 28 avril et du 5 mai).  » Oui, j’ai demandé à Damien Loras (NDLR : ex-conseiller diplomatique de l’Elysée) de veiller à ce que les avocats soient payés vu que j’avais été informé qu’il y avait des problèmes.  » Cet aveu donne encore davantage de crédibilité à la lettre du 4 avril 2012 de Catherine Degoul, dans laquelle l’avocate se plaint du non-règlement de ses honoraires par Chodiev, avant d’évoquer une réunion qui  » ne pourra se dérouler hors la présence d’une haute personnalité du royaume de Belgique « . Elle envoie sa missive en copie à trois personnalités politiques, dont deux belges : Armand De Decker, Claude Guéant et Didier Reynders. A De Decker, c’est logique : ils ont collaboré pour que Chodiev bénéficie d’une transaction pénale. Guéant ? Il ne s’est pas souvenu avoir reçu la lettre mais, en reconnaissant s’être préoccupé de ses problèmes d’honoraires, il confirme la logique de Degoul d’indiquer son nom sur le courrier. Reste Reynders. Pourquoi l’avocate s’adresse-t-elle au ministre MR des Affaires étrangères et pas à un autre ? Difficile de ne pas y voir de cohérence de la part de l’avocate, ici aussi, alors que pour les deux autres destinataires, la logique est bien établie.

TH. D.

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