Grippe mexicaine : aucun pays à l’abri

Il y a quelques mois, en pleine crise financière, les experts agitaient, à l’envi, le spectre de la récession des années 1930. Le virus de la grippe porcine (ou mexicaine), lui, a fait inévitablement resurgir le souvenir de la grippe espagnole, cette épidémie qui a tué au moins 40 millions de personnes dans le monde en 1918-1919. Au risque d’alimenter l’inquiétude, voire la panique.

>L’épidémie à travers le monde

A l’heure où nous mettons sous presse, le virus A/H1N1, parti du Mexique, où il aurait fait plus de 150 morts, a gagné les Etats-Unis, le Canada et est arrivé en Europe, avec des cas confirmés en Espagne et en Grande-Bretagne. De nombreux autres cas suspects sont en observation en France, en Suisse, au Danemark, en Belgique… L’état d’urgence sanitaire a été décrété outre-Atlantique (44 cas ont été confirmés dans cinq Etats américains, dont 28 élèves d’une école privée de New York ; les autorités ont prévu la distribution de 11 millions de traitements antiviraux issus des stocks fédéraux), tandis que l’Australie, la Nouvelle-Zélande et Israël seraient également touchés.

>Les voyages en avion

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) confirme que la grippe porcine a un potentiel pandémique :  » A une époque où les gens voyagent en avion très rapidement à travers le monde, aucune région n’est à l’abri du virus « , prévient l’OMS. Pour les experts de l’organisation, le virus est actuellement trop dispersé sur la planète pour qu’une stratégie de confinement puisse être mise en place.

> Une origine mystérieuse

L’origine du virus de la grippe porcine, qui provoque, au Mexique et aux Etats-Unis tout au moins, des cas groupés d’infections respiratoires sévères, reste mystérieux. Il se transmet directement d’homme à homme, par le biais de la respiration. Les syndromes sont ceux d’une grippe saisonnière : fièvre, toux, écoulement nasal, douleurs articulaires et musculaires. Mis sur pied de guerre, les laboratoires pharmaceutiques pourraient produire des vaccins adaptés. Dans l’immédiat, les fabricants de vaccins et de traitement antiviral profitent, en Bourse, de cette nouvelle crise.

>La réaction des Vingt-Sept

Comme souvent en cas d’alerte sanitaire, l’Union européenne a, dans un premier temps, répondu en ordre dispersé à la menace de contagion. Avant d’en appeler à l’instauration d’une  » politique de coordination « . Les ministres européens de la Santé ont planché sur la mise au point d’une définition commune de la maladie, sur l’élaboration de  » contre-mesures  » (vaccins…) et sur l’uniformisation, bien nécessaire, des conseils de prudence à destination des voyageurs.

Olivier Rogeau

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