Grevisse gréviste?

Les entretiens menés par Nidal Taibi sur l’évolution de la langue (Le Vif du 6 janvier) ont le mérite de révéler de nombreuses bizarreries qui me laissent dubitatif. Il serait ainsi plus simple de ne plus accorder le participe passé que de le faire. L’orthographe? Le sujet n’est pas abordé, mais c’est la cata! […] A l’époque où mes enfants étaient dans le primaire, j’avais constaté cette dégradation du français et avais demandé à leurs profs pourquoi ils ne réagissaient pas. […] Leur découragement m’avait sidéré. Depuis, c’est pire. Votre débat confirme la tendance (heureusement pas générale) du dictat du constat que l’on pourrait caricaturer comme suit: puisque de plus en plus de jeunes ne savent plus écrire, « supprimons les difficultés et ils ne commettront plus de fautes ». […] Il y a aussi la question du masculin et du féminin. Je comprends la révolte des femmes et trouve que l’introduction du « iel » (mais pourquoi pas « eil »? ) est, en théorie, une bonne chose par opposition au langage inclusif qui est inappliqué car inapplicable à l’oral et complexe à l’écrit (il est intéressant de lire ce que l’historien Michel Brix dit de ces deux nouveautés). Cependant, avant que le « iel » ne passe dans le langage courant, beaucoup d’eau coulera sous les ponts, et peut-être se perdra-t-il dans l’oubli puisque non utilisé. Enfin, je ne comprends pas ce que les émoticônes viennent faire dans ce débat. Ils ne sont pas régis par une grammaire inconsciente mais constituent plutôt une sorte de langage universel imagé. Grevisse serait-il devenu gréviste?

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