Mathilde Alet. © BELGAIMAGE

Friture sur la ligne

Pendant sept semaines (du 30 juillet au 10 septembre), Le Vif/L’Express se penche sur les romans candidats au Prix Filigranes 2020 qui récompense, pour la 5e année,  » un livre de qualité accessible à tous « . Sept ouvrages francophones, dont cinq sortiront à la rentrée littéraire, sont en lice.

4/7 – Sexy Summer Par Mathilde Alet

A 14 ans, Juliette souffre de la  » maladie des ondes « , raison d’un déménagement dans les Ardennes. Dans les rues de Varqueville, campagne de bord de route sise en zone blanche,  » rien ne passe : pas d’Internet mobile, pas de gsm, un vrai miracle ! « . Entre les maisons toutes identiques, où les bas-côtés terreux ont remplacé les trottoirs, l’adolescente cherche sa place. A l’image de son héroïne un peu floue,  » chiffonnée « , le troisième roman de Mathilde Alet (Mon Lapin, Petite Fantôme) hésite encore un peu. Ballotté entre les visites  » chez la mère Michel chez qui ça sent le chat « , au bal du 15 août, à la baraque à frites trônant derrière la supérette (et sur l’illustration de couverture ! ), on n’est guère transporté. Si la belgitude a la cote, celle-ci s’apparente encore trop souvent à une brochette de clichés baignant dans la sauce andalouse. Sur le sujet de l’électrohypersensibilité, d’une mise au vert loin des réseaux, on regrette l’audace saisissante d’Arcadie, portrait cru et follement libre d’une ado dure à queer signé Emmanuelle Bayamack-Tam. A défaut d’être le tube de l’été, il manque à ce texte tendre, parfois scolaire, la personnalité jaillissante du premier roman d’Adeline Dieudonné (La Vraie Vie) pour ne pas se siffler aussi vite que les verres de péquet-spéculoos qui y sont distillés.

La note du Vif : 6/10 Flammarion, 192 p. Parution le 26 août.
La note du Vif : 6/10 Flammarion, 192 p. Parution le 26 août.

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